La chirurgie de l’obésité est en plein essor en France. Avec sept millions d’obèses, cette chirurgie a concerné 30 000 patients en 2011, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans. Mais la Haute Autorité de Santé (HAS) a identifié des failles lors de la prise en charge des personnes obèses en vue d’une chirurgie bariatrique. Alors, pour aider les professionnels de santé à mesurer et à améliorer leurs pratiques, l'Autorité met à leur disposition, à partir de ce mercredi, sept indicateurs pour une meilleure pratique clinique.
La HAS propose par exemple aux établissements de santé de s’évaluer sur, la prise en charge des principales comorbidités, le bilan œsogastroduodénal par endoscopie, le bilan nutritionnel et vitaminique, l’évaluation psychologique/psychiatrique, ou encore la stratégie de prise en charge décidée lors de concertation pluriprofessionnelle.
La HAS souligne que ces outils portant sur la phase préopératoire sont indispensables pour la sécurité des patients et la réussite à long terme de ce type de chirurgie. Peut-être une première réponse à l'Assurance Maladie qui annonçait en février 2013 « vouloir remédier aux différentes techniques de chirurgie pratiquées de manière désordonnée ».
En effet, « à chaque région sa technique ». En région Rhône-Alpes, 58% des actes de chirurgie bariatrique sont des poses d’anneaux gastriques, la Bretagne préfère la technique du by-pass (67%) et la Franche-Comté la sleeve gastrectomie (86%). Par ailleurs, le taux d’intervention de chirurgie bariatrique varie de 1 à 3 suivant les régions sans corrélation systématique avec la prévalence de l’obésité. Le taux les plus importants sont observés dans le sud (5,8 pour 10 000 habitants en Paca et 6,1 en Languedoc-Roussillon) alors que l’Auvergne ou les Pays de la Loire ne dépassent pas 2,5/10 000. Enfin, sur les 425 établissements qui pratiquent cette chirurgie, 20% d’entre eux réalisent 65% des interventions et les deux-tiers sont réalisées dans le privé.
Ces nouveaux indicateurs seront donc peut-être un bon moyen d'encadrer le développement de la chrirurgie bariatrique, et ainsi limiter la disparité des pratiques. L’Assurance maladie proposait pour sa part de promouvoir les recommandations officielles, de favoriser l’actualisation de référentiels de bonne pratique, en particulier pour les jeunes, et de labelliser des centres. Enfin, une cohorte de suvi de patients opérés devrait permettre d' évaluer le rapport bénéfice/risque des techniques.