"L'innovation, cela coûte cher !", rappelle l'économiste Nicolas Bouzou dans une séquence de l'émission "La Santé en Questions" consacrée au travail prospectif réalisé par le LEEM, le syndicat de l'industrie pharmaceutique, et qui trace les grandes lignes de tout ce qui va changer dans la santé d'ici 10 ans.
La chirurgie, le médicament, les données
Le volet économique de ce travail montre en effet toutes les avancées possibles dans la chirurgie, le médicament -notamment en oncologie- et l'utilisation de logiciels permettant de s'appuyer sur les données pour gagner en efficacité. "Le contrat social avec les Français est que tout le monde puisse accéder à ces innovations thérapeutiques et pour remplir ce contrat, il faut trouver de l'argent à travers des gains de productivité et des économies", souligne Nicolas Bouzou qui évoque la piste de l'organisation : "Il faut améliorer le parcours de soins, mieux partager les données, il y a trop peu d'interopérabilité entre les différents acteurs, cela coûte cher et au final on a un moins bon service !".
La piste de déremboursements
En ce qui concerne les économies, Nicolas Bouzou n'écarte pas la piste de quelques déremboursements mais conteste l'efficcité de la baisse du prix des médicaments: "C'est une baisse qui est bonne politiquement mais pas économiquement, ce n'est pas bon pour l'innovation, on sacrifie l'avenir", affirme-t-il.
Mais là où l'économiste voit les meilleures possibilités de développer l'investissement en santé -y compris, souligne-t-il pour "soulager la situation du personnel hospitalier"-, c'est dans une solution à trouver au problème de l'endettement public : "Il n'y a pas de véritable réforme de l'Etat et de la fonction publique, il faudra changer cela pour dégager des marges de manoeuvre".