Pauline, 16 ans, est décédée d’un surdosage de codéine en 2017. Sa mère, Christelle Cebo, publie son histoire dans un roman intitulé Pauline, un drame familial aux éditions Albin Michel. L’adolescente a commencé à prendre des opioïdes, en vente libre en pharmacie à ce moment-là, pour soulager son mal-être, au fil du temps, elle a développé une addiction.
Seulement 2 à 5% des adolescents sont soignés
Pauline n’est pas la seule : chaque année, des milliers de personnes à travers le monde seraient concernées. Les adolescents seraient moins fréquemment soignés pour leur addiction : seulement 2 à 5% d’entre eux recevraient des traitements de sevrage. Peu de recherches ont été menées sur l’efficacité de ces médicaments de substitution chez les moins de 18 ans. D’après une étude réalisée au sein de l’université de Yale, ils seraient pourtant bien supportés.
Des traitements bénéfiques pour les adolescents
Les chercheurs ont analysé 14 études réalisées sur le sujet entre 1973 et 2018. Les trois principaux médicaments de sevrage utilisés pour soigner les adolescents étaient la méthadone, la naltrexone et le buprénorphine. Tous ont permis de réduire la consommation d’opioïdes, d’allonger la période d’abstinence et le traitement était en général bien suivi. "Les adolescents avec une addiction sévère aux opioïdes peuvent tirer des bénéfices d’un traitement, dans le cadre d’une prise en charge globale", explique le Dr Camenga, directrice de la recherche. D’après elle, ne pas soigner l’addiction sera toujours plus dangereux que de prendre des médicaments de sevrage.
Une crise mondiale
D’après les chercheurs, près d’un millier d’adolescents auraient développé une addiction aux opioïdes aux Etats-Unis en 2017. Cette année là, plus de 70 000 Américains sont décédés d’une overdose d’opiacés. En France, 75 morts par overdose d’opioïdes ont été recensés en 2000. Il n'en avait été compté que 200 en 2015.