C'est une réflexion souvent entendue de la part des aînées. Beaucoup de futures grand-mères conseillent à leur fille de ne pas s'angoisser durant leur grossesse car cela risquerait d'avoir des conséquences sur leur enfant. Les chercheurs partagent ce point de vue et l'étayent scientifiquement : une récente étude confirme que lorsqu'une femme enceinte souffre d'anxiété somatique, son enfant court le risque de souffrir de troubles de l'attention avec hyperactivité (TDAH) avant d'atteindre l'âge de 16 ans.
Un projet sur la santé des enfants
Cette étude a été menée en association avec ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) qui est un projet sur la santé des enfants basé à Bristol au Royaume-Uni. A partir de l'observation de l'évolution de la santé des enfants au fil du temps, les chercheurs ont analysé les rapports de 8727 mères qui se plaignaient de tremblements, de transpiration, d'insomnie, d'étourdissements pendant la grossesse et quelques années après la grossesse.
28% des femmes souffraient d'anxiété
Selon l'étude, environ 28 % des femmes présentaient une anxiété moyenne ou élevée durant leur grossesse. Les chercheurs ont observé les 3199 enfants au total nés de ces grossesses vécues avec angoisse qui présentaient tous de légers signes d'hyperactivité. Mais 224 d'entre-eux ont montré des signes deux fois plus importants d'hyperactivité : ce sont ceux dont les mères avaient eu le niveau d'anxiété le plus élevé durant leur grossesse.
Cependant, pour les chercheurs, cela ne reflète pas la réalité du lien entre l'angoisse de la maman et l'hyperactivité de l'enfant : ils soulignent l'importance d'autres influences comme les effets biologiques, génétiques ou environnementaux qui peuvent être tenus responsables de ces troubles chez les enfants.
La première étude qui montre ce lien
Blanca Bolea, professeure adjointe, Université de Toronto, Canada, affirme toutefois que c'est la première fois qu'une étude montre que l'anxiété est liée à l'hyperactivité chez un enfant : "Tous les symptômes liés au TDAH ne sont pas liés à l'anxiété de la mère, mais certains d'entre eux ont une relation avec les niveaux d'anxiété de la mère pendant la grossesse", affirme-t-elle.