Vivre en Australie, au Canada, au Danemark, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Norvège ou encore au Royaume-Uni pourrait-il impacter notre taux de survie face au cancer ? C'est sur ces pays que porte une étude menée par le Centre international de recherche contre le cancer, une agence de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Publiés le 11 septembre dans la revue britannique The Lancet Oncology, les résultats indiquent que le taux de survie des patients vivant dans ces sept pays et souffrant d'un cancer de l'œsophage, de l'estomac, du colon, du rectum, du pancréas, des poumons ou des ovaires, s'est "nettement amélioré" au cours de ces vingt dernières années.
Pour mener cette étude, les données de 3,9 millions de personnes atteintes d'un cancer diagnostiqué entre 1995 et 2014 ont été collectées. Leur histologie, leur morphologie, le stade de leur cancer ou encore leur traitement ont été pris en compte pour que 3 764 543 cas de cancer soient finalement retenus. Les taux de survie à un et à cinq ans après le diagnostic ont ensuite été calculés en fonction du type de cancer, de l'âge des patients et de la période du diagnostic.
Améliorations de survie supérieures pour les patients de moins de 75 ans
Les chercheurs ont relevé que l'âge était un facteur déterminant : les patients de moins de 75 ans présentent des améliorations de survie supérieures à celles de leurs aînés, surtout pour les cancers avec un mauvais pronostic – dont le taux de mortalité est plus élevé – comme celui de l'œsophage, de l'estomac, du pancréas et du poumon. Autre constat : sur la période 2010-2014, la survie est généralement plus élevée en Australie, au Canada et en Norvège qu'au sein des quatre autres pays sur lesquels porte l'étude.
Devant ces résultats, les chercheurs soulignent que "bien que la survie au cancer continue à s'améliorer dans les pays à revenu élevé, les disparités internationales persistent, même pour les cancers avec les pires pronostics".
Nette progression dans la survie au cancer du rectum
Quelque soit le pays, l'étude montre qu'un cancer s'est particulièrement démarqué dans la progression de son taux de survie : il s'agit de celui du rectum, qui présente également le taux de mortalité le plus faible. Ainsi, sur l'ensemble des sept pays étudiés, 47,6% (en Irlande) à 59,1% (en Australie) des personnes diagnostiquées de ce type de cancer entre 1995 et 1999 étaient toujours en vie cinq ans après, pour 62,1% (Royaume-Uni) à 70,8% (Australie) patients sur la période 2010-2014.
En opposition, le cancer le plus mortel et dont le taux de survie à cinq ans après le diagnostic a le moins bien progressé sur les vingt dernières années est celui du pancréas. S'il était situé entre 3,2% (Danemark) et 8,8% (Nouvelle-Zélande) au cours de la période 1995-1999, le taux de patients ayant survécu cinq ans après se situait entre 7,9% (Royaume-Uni) et 14,6% (Australie) en 2010-2014.
"Diagnostics plus précoces, traitements plus efficaces et adaptés"
"Les améliorations communes dans la survie des cancers énoncés dans cette étude sont probablement les conséquences directes d'importantes réformes des soins de santé et d'avancées technologiques qui ont permis des diagnostics plus précoces, des traitements plus efficaces et adaptés ainsi qu'une meilleure gestion des patients qu'au cours des années précédentes", analysent les chercheurs. Ils appellent notamment à "investir dans des programmes de diagnostic précoce et de dépistage", ainsi qu'à "s'assurer que les patients ont un accès équitable aux meilleurs traitements".