Mal de gorge persistant, aphtes, ganglions, narine bouchée… Bien que banals et apparentés à des maladies mineures comme la rhinopharyngite ou l’angine, ces symptômes peuvent aussi être le signe d’une pathologie bien plus grave, à commencer par les cancers des voies respiratoires et digestives supérieures (VRDS).
C’est ce que rappelle une vaste campagne de sensibilisation lancée cette semaine par la Société française de carcinologie cervico-faciale (SFCCF) et l’association de patients Corasso. L’objectif de cette campagne, appelée "Prenons le cancer à la gorge" : faire connaître au grand public les symptômes et les facteurs de risque des cancers de la tête et du cou. Parmi lesquels : la voix enrouée, des aphtes persistants, des saignements de nez, des douleurs en avalant, des taches blanches ou rouges dans la bouche, un mal de gorge qui ne passe pas, un ganglion gonflé ou une narine bouchée.
Des cancers mal connus et mal diagnostiqués
Chaque année, les cancers de la tête et du cou concernent 16 000 nouveaux patients, ce qui en fait la cinquième cause de mortalité par cancer en France. Parmi les facteurs de risque, se trouve en premier lieu le tabac. Fumer est en effet responsable de 9 cas de cancer VRDS sur 10. La consommation d’alcool et les papillomavirus humains (HPV) peuvent aussi être à l’origine de cancers des voies aérodigestives supérieurs, des amygdales ou de la base de la langue.
Pourtant, rares sont les fumeurs ou les buveurs occasionnels à connaître ces cancers, leurs facteurs de risques et leurs signaux d’alerte. D’où la nécessité de cette campagne, censée alerter le grand public. "Quand on a un certain nombre de symptômes au niveau de la gorge du nez qui durent plus de trois semaines et qui ne passent pas seuls, notamment une boule dans le cou, un ganglion, ou un aphte dans la bouche ou un mal de gorge, une angine qui ne passe pas, il faut consulter un médecin", insiste Pr Béatrix Barry, chirurgien ORL, à l'Hôpital Bichat, interrogé par France Info.
Ce dépistage des cancers de la tête et du cou est d’autant plus nécessaire que lorsqu’ils sont pris en charge à un stade précoce, le taux de survie est de 80 à 90%. Mais ce taux "s’effondre au-delà de certaines tailles tumorales", souligne pour LCI une chirurgienne au service d’ORL de l’Institut Curie.
Une campagne d’envergure
Lancée le 16 septembre dernier, la campagne "Prenons le cancer à la gorge" est déclinée en affiches, visibles dans les centres anti-cancer, les pharmacies et les cabinets de médecins. Elles sont là pour rappeler aux patients que s’ils présentent "ces symptômes depuis trois semaines", ils douvent en parler à leur médecin.
Plusieurs films de 45 secondes réalisés par Frédéric Petitjean, lui-même touché par un cancer, seront diffusés cette semaine au cinéma, à la télévision et sur les réseaux sociaux.