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Oeufs, poissons, arachides ...

Allergies alimentaires : pourquoi sont-elles en augmentation ?

Par Angéline Galinier-Warrain

Le nombre de jeunes souffrant d'allergies alimentaires est en augmentation très sensible. En cause, l'environnement et les modes de vie.

Zinkevych/iStock

L'augmentation du nombre de personnes jeunes souffrant d'allergies alimentaires, bien que constatée à travers le monde, s’est particulièrement fait remarquer dans les pays occidentaux au cours des dix dernières années. 7% des jeunes Britanniques et 9% des enfants australiens souffrent actuellement d'allergies alimentaires précise la Dr Alexandra Santos (King's College de Londres) dans un article pour la BBC.

L'allergie alimentaire est un ensemble de réactions immunitaires anormales après l'ingestion d’un aliment. Les œufs, les différents types de noix, le poisson et les fruits de mer font partie des aliments les plus susceptibles de provoquer des crises d'allergie. Les symptômes d’une allergie vont de l’eczéma à l’asthme en passant par des troubles digestifs. Dans certains cas, des réactions plus sévères peuvent se produire, œdèmes de Quincke ou chocs anaphylactiques pouvant être mortels. Ces allergies constituent une véritable charge pour l'individu concerné, mais également pour l’entourage, contraint de se montrer en permanence extrêmement vigilant.

Un lien avec l'environnement et les modes de vie 

Il est encore trop tôt pour affirmer pourquoi le nombre d'allergies augmente, mais les théories pour lutter contre ce phénomène sont nombreuses. "L’augmentation des allergies est fonction de la nourriture et du lieu de résidence du patient", précise le Dr Alexandra Santos. A titre d’exemple, les cas d'allergies aux cacahuètes ont été multipliés par cinq entre 1995 et 2016 au Royaume-Uni et 2,5% des enfants âgés de 3 ans seraient touchés par cette allergie. En Australie, 9% des bébés âgés d'un an seraient allergiques aux œufs selon une autre étude.

L’amélioration du diagnostic et la prise de conscience ne sont pas les uniques raisons qui expliquent l’augmentation du nombre d’allergies. Pour Alexandra Santos, les allergies et la sensibilité à certains aliments sont "probablement liées à des causes environnementales et aux modes de vie des occidentaux". Pollution, changement de régimes alimentaires et une exposition moindre aux microbes modifient la réponse de notre système immunitaire. Cela expliquerait le plus faible nombre d’allergies dans les pays en développement et les zones rurales.

Quelles sont les solutions ?

Si l'environnement peut jouer un rôle, ce n'est pas le seul facteur. Parmi les théories évoquées par la scientifique, une amélioration trop marquée de l’hygiène de vie a pour conséquence que les enfants ne contractent plus autant d’infections et ne développent donc pas suffisamment de défenses immunitaires. Le manque de vitamine D chez les jeunes enfants est également mis en avant. Celle-ci permet de renforcer le système immunitaire et ainsi rendre moins sensible aux allergies. Or, la plupart d'entre nous sont en carence.

Autre mode de prévention, soigner en quelque sorte le mal par le mal : donner régulièrement de la cacahuète aux enfants dans les premiers mois de leur diversification alimentaire. Une étude menée au King's College sur des enfants de 5 ans a montré que leurs chances de développer une allergie à la cacahuète étaient ainsi réduites de 80%. Le développement de l'allergie est retardé voire supprimé, car le système immunitaire de l'intestin est prêt.

Par ailleurs, selon les travaux menés au King's College de Londres, une alternative est en train de se développer. Un test sanguin s'est avéré précis dans le diagnostic de l'allergie aux arachides par rapport aux méthodes existantes. Ce test couvre désormais les aliments responsables de 90% des allergies chez les enfants et devrait être disponible pour les patients dans les prochaines années.