ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Le botulisme, une maladie très grave qui peut se contracter en ingérant des produits périmés

Affection neurologique

Le botulisme, une maladie très grave qui peut se contracter en ingérant des produits périmés

Par Floriane Valdayron

Si seuls 68 cas de botulisme ont été recensés en France entre 2013 et 2016, la maladie n'en reste pas moins dangereuse. Des gestes simples comme ne pas rompre la chaîne du froid ou conserver son réfrigérateur à une température inférieure ou égale à 4 °C sont nécessaires pour se protéger.

Designer91/iStock

Attention à la date de péremption des aliments que vous consommez ! Une habitante de l'Essonne (91) est "quasi totalement paralysée […] avec très peu d'espoir de récupération", d'après Le Parisien, car elle a ingéré une soupe aux légumes périmée depuis trois semaines. Elle a ainsi contracté un botulisme, une "affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante produite par la bactérie Clostridium botulinum", indique l'Institut Pasteur. Celle-ci, sans goût, incolore et inodore, se développe principalement dans les aliments mal conservés.

Des symptômes allant des troubles digestifs à la paralysie des membres

"À ce jour considérée comme le poison le plus puissant qui existe", selon l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), la toxine botulique n'a pas besoin d'être ingérée en grande quantité pour déclencher un botulisme. Quelques grammes d'aliment en contenant sont suffisants pour qu'un adulte contracte la maladie. "Chez un nouveau-né ou un jeune enfant, l’ingestion d’une dizaine à une centaine de spores est capable de causer une toxi-infection, ce qui peut représenter des quantités aussi faibles que quelques mg d’aliment comme le miel ou quelques poussières", explique l'Anses.

Il faut compter quelques heures – voire jours – pour que les symptômes du botulisme se manifestent. Troubles digestifs (vomissements et diarrhée), constipation, vision floue, sécheresse de la bouche, difficultés de déglutition et d'élocution, sont les principaux symptômes de la maladie. Il est également possible de souffrir d'une paralysie des membres et des muscles respiratoires dans les formes les plus graves du botulisme. "C’est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès", précise l'Institut Pasteur.

5 malades en 2017

Entre 2013 et 2016, le botulisme a touché 68 personnes en France, d'après l'agence Santé publique France. En 2017, 5 malades ont été recensés. Un chiffre en diminution depuis près de 30 ans, puisque le taux d’incidence de la maladie était de 0,08 par million d’habitants en 2017 contre 0,37 en moyenne par an sur la période 1991-2016. Malgré ces données a priori encourageantes, la vigilance est de mise : "Le botulisme reste une pathologie rare en France, mais le maintien de sa surveillance est nécessaire afin d'identifier précocement l'éventuelle émergence d'un nouveau type de toxine ou la mise en cause d'un nouvel aliment", avertit ainsi Santé publique France.

Si l'on distingue le botulisme par blessure (causé par l'inoculation des spores de la bactérie dans une plaie) du botulisme infantile (observé chez les nourrissons de moins d'un an) et de l'intoxication botulique (provoquée par l'ingestion de toxine botulique dans un aliment), cette dernière est la forme de la maladie la plus courante. Le botulisme alimentaire concernait ainsi 36 des 39 foyers atteints sur la période 2013- 2016.

Les réflexes à adopter

L'Anses recense plusieurs aliments à risque, tels que la mortadelle, le jambon cru, salé et séché, les charcuteries (saucisses, pâtés), les conserves de végétaux (comme les asperges, haricots verts, carottes, poivrons, olives à la grecque, potirons, etc.), les salaisons à base de viande de bœuf, le poisson salé et séché, les marinades de poisson, et, enfin, le poisson ou la viande de phoque fermenté, avec un emballage sous vide. Étant donné que les aliments n'ayant pas fait l'objet d'un processus poussé de stérilisation peuvent être dangereux, la consommation de conserves de légumes faites maison et de charcuterie artisanale ou familiale doit se faire avec prudence.

Même si elles sont issues de la grande distribution, il est recommandé de porter une attention toute particulière aux boîtes de conserves et de ne pas les consommer si elles sont abîmées, ou si elles dégagent une odeur suspecte à l'ouverture. Régler son réfrigérateur sur une température inférieure ou égale à 4 °C, ne pas rompre la chaîne du froid, respecter les dates de péremption ainsi que les consignes de conservation, et ne pas donner de miel aux enfants de moins d'un an sont également des réflexes à adopter pour se protéger du botulisme.