L'étude Naxos, présentée récemment à l'ESC 2019 à Paris est une étude observationnelle qui a été réalisée à la demande des autorités de santé pour comparer les résultats de différents traitements dans la prise en charge de la fibrillation atriale non valvulaire. Cette maladie est un trouble qui accélère le rythme cardiaque et fait battre le coeur de manière irrégulière. Pour traiter cette maladie, il existe deux classes de médicaments, les anticoagulants oraux et les anticoagulant oraux directs.
400 000 patients observés entre 2014 et 2016
Pour comparer les effets de ces différents traitements, l'étude Naxos s'est appuyée sur les données du SNIIRAM (système d'information de l'Assurance Maladie) qui représente une base de plus de 60 millions d'habitants. Ces éléments ont permis d'identifier environ 400 000 patients souffrant de fibrillation atriale non valvulaire et étant sous traitement entre 2014 et 2016.
"100 000 d'entre-eux étaient traités par antivitamines K (anticoagulants oraux), tous les autres par anticoagulants oraux directs dont 100 000 par rivaroxaban, les 200 000 autres se répartissant à 80-20% entre patients traités par apixaban ou dabigatran", précise le Professeur Steg.
Des différences importantes d'efficacité et de sécurité
Il ressort de cette étude que les patients traités par anticoagulant oral sont plus âgés et dans un état de santé plus grave que ceux qui sont traités par anticoagulants oraux directs. Il semble donc exister des différences importantes d'efficacité et de sécurité entre les anticoagulants oraux et les anticoagulants oraux directs, mais également entre les trois formules de ces derniers.
C'est pour cette raison que le professeur Steg suggère de mener une étude expérimentale afin de comparer un à un ces traitements. Mais il observe que l'étude Naxos montre que les anticoagulants oraux (antivitamines K) peuvent d'ores et déjà être considérés comme "des traitements du passé", les anticoagulants oraux directs étant, selon lui, "plus sûrs et au moins aussi efficaces".