Le cancer de la peau ne se diagnostique pas à l'oeil nu. Les meilleurs dermatologues en sont depuis longtemps convenus. Et il leur est souvent nécessaire d'utiliser le scalpel pour prélever un tissu suspect et le faire analyser.
En utilisant des rayons à ondes courtes, les mêmes que ceux de nos téléphones mobiles ou qui sont utilisés dans les portiques de sécurité des aéroports, des chercheurs de Stevens Institute ont mis au point un dispositif portatif capable non seulement de détecter les lésions cutanées mais surtout de déterminer si elles sont cancéreuses ou bénignes.
Réduire de 50% le nombre de biopsies inutiles
Ce travail publié dans IEEE Transactions on Medical Imaging de septembre 2019 permettrait, selon Negar Tavassolian, directeur du laboratoire de bio-électrmagnétisme, de réduire de 50% le nombre de biopsie inutiles dans le diagnostic du cancer de la peau aux Etats-Unis qui concerne chaque jour 9 500 personnes !
La technologie mise au point utilise le rayonnement à ondes millimétriques qui pénètre certains matériaux et rebondit sur d'autres. Tout comme le métal que repèrent les portiques de sécurité, les tumeurs cancéreuses reflètent plus d'énergie calibrée qu'une peau saine, autant de "points chauds" détectés par le dispositif.
Un marqueur fiable pour identifier les tissus cancéreux
Lors des tests réalisés sur des biopsies recueillies par des chirurgiens, les cellules cancéreuses ont réfléchi environ 40% plus d'énergie que les tissus sains, ce qui valide le fait que les ondes millimétriques sont un marqueur fiable pour identifier les tissus cancéreux.
"Nous pourrions équiper des pharmacies afin que des personnes puissent être examinées et consultent un médecin pour un suivi si nécessaire, les gens n'auront pas besoin d'attendre des semaines des résultats de biopsie, ce qui sauvera des vies", souligne Negar Tavassolian.
Cette technologie pourrait aussi générer des images en trois dimensions et en temps réel des tumeurs, ce qui pourrait guider les chirurgiens dans leurs interventions. En termes de coûts, le dispositif mis au point ne serait pas, selon ses inventeurs, plus onéreux que les outils d'imagerie au laser utilisés habituellement par les dermatologues.