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Parkinson : des particularités dans les cellules immunitaires du sang des patients

Par Dr Reetika Sirhindi

Une étude révèle une différence dans les cellules immunitaires du sang chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. Elle préconise la mise au point de nouveaux médicaments pour réguler le système immunitaire et inhiber ainsi la détérioration du cerveau.

Chinnapong/iStock

Confirmant une théorie croissante selon laquelle la maladie de Parkinson est non seulement une maladie du cerveau, mais également liée au système immunitaire, une nouvelle étude menée par le département de biomédecine de l’Université d’Aarhus, au Danemark, a montré que les cellules immunitaires dans le sang se comportaient différemment chez les patients atteints de La maladie de Parkinson.
L'étude publiée dans la revue scientifique Movement Disorders préconise une médecine complémentaire pour réguler le système immunitaire et inhiber ainsi la détérioration du cerveau.

«Il existe une théorie croissante selon laquelle la maladie de Parkinson est non seulement une maladie du cerveau, mais également un lien avec le système immunitaire", explique Marina Romero-Ramos, professeure agrégée de neuroscience, qui dirige l'équipe chargée de l'étude. Elle souligne que les nouvelles informations trouvées pourraient à long terme conduire à la mise au point d'un traitement immuno-régulateur supplémentaire pouvant être combiné au traitement médical actuel. À l'heure actuelle, les médecins administrent le médicament L-dopa, qui n'affecte que le cerveau et les symptômes de la maladie.

Un traitement immuno-régulateur supplémentaire peut ralentir la progression de la maladie

Sara Konstantin Nissen, scientifique associée à l'étude, affirme qu'un traitement immuno-régulateur complémentaire chez les patients atteints de la maladie de Parkinson pourrait également contribuer à ralentir la progression de la maladie. Elle explique que le système immunitaire fonctionne dans un équilibre délicat par lequel il nettoie les micro-organismes invasifs et les accumulations de protéines indésirables, telles que l’alpha-synucléine, en créant un état inflammatoire. D'autre part, le système immunitaire doit également éviter d'endommager les cellules du corps par trop d'inflammation. Apparemment, cet équilibre se détériore dans le cas de la maladie de Parkinson.

Sara Konstantin Nissen ajoute que dans les milieux de la recherche, on pense que les cellules immunitaires dans le sang, qui contiennent (ou expriment) un certain récepteur appelé CD163 à leur surface, migrent dans le cerveau des patients atteints de la maladie de Parkinson. Ces cellules aideraient à nettoyer les accumulations d'alpha-synucléine qui endommagent le cerveau. Mais avec la nouvelle étude, il est maintenant suggéré que les cellules en question sont déjà régulées de manière incorrecte dans le sang avant d’atteindre le cerveau. Cela a amené les chercheurs à conclure qu'il serait peut-être possible de ralentir la dégénérescence des neurones dans le cerveau des patients atteints de la maladie de Parkinson en régulant le système immunitaire par des médicaments.

La maladie de Parkinson se caractérise par la lente dégénérescence des neurones du cerveau due à l'accumulation anormale d'une protéine appelée alpha-synucléine. Cela provoque chez les patients des tremblements et des mouvements lents et raides que beaucoup de gens associent à la maladie. Les chercheurs du département de biomédecine de l'université d'Aarhus, au Danemark, ont prélevé des échantillons de sang provenant de 29 patients atteints de la maladie de Parkinson et de 20 sujets témoins pour la protéine alpha-synucléine pour vérifier si les cellules immunitaires dans le sang des patients atteints de Parkinson régulent les marqueurs immunitaires à la surface des cellules et si elles sont également moins efficaces pour sécréter des molécules anti-inflammatoires que les cellules de contrôle.

Nouveaux moyens de prévenir ou de retarder le développement de la maladie de Parkinson

Sara Konstantin Nissen pense que si l’étude permettra de mettre au point de nouveaux médicaments pour les patients chez qui on a déjà diagnostiqué la maladie de Parkinson, elle aidera également les médecins et les chercheurs à mettre au point de nouvelles méthodes pour prévenir ou retarder le développement de la maladie de Parkinson.
L’étude suggère que les personnes atteintes du trouble du comportement du sommeil paradoxal (RBD), une maladie dans laquelle les patients courent un risque accru de développer la maladie de Parkinson, peuvent désormais être surveillées et mises sous médication immunitaire en cas de signes de la maladie de Parkinson.