Lorsque qu’elles vieillissent et que leur santé cardiovasculaire décline, il n’est pas rare que les personnes de plus de 60 ans diminuent les activités physiques pour "préserver" leur cœur et éviter tout événement cardiaque.
Elles auraient pourtant tout intérêt à poursuivre leurs activités physiques. C’est ce que met en lumière une nouvelle étude publiée dans le Canadian Journal of Cardiology. Selon ses auteurs, les bienfaits de l’exercice physique régulier sur la santé physique sont réels quel que soit l’âge et ce, même chez les patients âgés présentant un risque de complications et de déconditionnement physique accéléré après un événement cardiaque. Leurs résultats montrent même que ce sont ces patients âgés avec la plus grande déficience physique qui ont le plus bénéficié de la réadaptation cardiaque.
Une amélioration de la capacité cardiaque
Comme l’explique Gaëlle Deley, chercheuse à l’INSERM et à la faculté des sciences du sport de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, "le vieillissement est associé à plusieurs facteurs tels que l'inflammation accrue ou le stress oxydatif qui prédisposent les gens aux maladies cardiovasculaires. Par conséquent, les patients âgés sont généralement moins en forme que leurs homologues plus jeunes, et le déconditionnement s'accélère une fois la maladie cardiovasculaire établie".
Les chercheurs ont voulu mesurer l’impact de l’âge du patient sur l’efficacité physique et psychologique de la réadaptation cardiaque. Ils ont donc recruté entre janvier 2015 et septembre 2017 733 patients, qui ont été répartis en trois groupes : moins de 65 ans, entre 65 et 80 ans, et 80 ans ou plus. Tous ont ensuite suivi un programme de réadaptation cardiaque de 25 séances.
Les résultats ont montré les bienfaits de l’exercice physique chez l’ensemble des patients. "Nous avons constaté que quelques semaines d'entraînement à l'exercice ont non seulement amélioré considérablement la capacité à faire de l'exercice, mais aussi diminué l'anxiété et la dépression. Les patients qui présentaient les déficiences physiques les plus importantes au départ ont le plus profité de l'exercice", détaille le Dr Deley.
Un impact bénéfique sur l’humeur et la qualité de vie
Les chercheurs ont aussi dévoilé une autre donnée intéressante de leur étude : ce sont les patients de moins de 65 ans qui étaient très anxieux avant la réadaptation ont bénéficié le plus de l'entraînement physique. "Un résultat similaire a été observé chez les patients dépressifs de plus de 65 ans", poursuit le Dr Deley.
Pour les chercheurs, ces résultats montrent que la pratique régulière d’une activité physique est non seulement bonne pour la santé cardiovasculaire, mais a aussi un impact positif non négligeable sur l’indépendance, la qualité de vie et le bien-être des patients. D’où la nécessité de sensibiliser les patients à la pratique d’une activité sportive et à une réadaptation cardiaque après un événement cardiovasculaire et ce, quel que soit leur âge.