ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > On lui sert un soda light au lieu d'un normal, elle passe trois jours dans le coma

Maladie rare

On lui sert un soda light au lieu d'un normal, elle passe trois jours dans le coma

Par Raphaëlle de Tappie

Au Royaume-Uni, une trentenaire atteinte d'une maladie génétique rare a passé trois jours dans le coma après avoir bu par erreur un Pepsi Max au lieu d'un Coca normal. Son corps ne supporte pas l'aspartame, édulcorant artificiel présent dans les boissons allégées. 

FOCUSPOCUSLTD/EPICTURA

Une gorgée qui aurait pu être fatale. Au Royaume-Uni, une Britannique de 30 ans a passé trois jours dans le coma après avoir fait une violente réaction à l’aspartam, édulcorant artificiel présent dans les boissons allégées après qu’un serveur lui a servi par erreur un Pepsi Max au lieu d’un Coca normal. La mère de famille souffre d’une maladie génétique rare du nom de phénylcétonurie.

Dans son bar habituel, Elizabeth Perkins, qui vit à Swadlincote dans le Derbyshire, a commandé "un coca normal", soulignant "qu’il devait être normal comme d’habitude au barman", comme elle l'a raconté au Daily Mail. Toutefois, il semblerait que le serveur ne l’ait pas bien comprise puisqu’il lui a donné un Pepsi Max, boisson zéro calories sans sucre de la marque PepsiCo.

"Après avoir pris ma première gorgée, j’ai immédiatement su que cela avait un goût étrange. Je pouvais sentir le début des symptômes habituels, comme si j'allais être malade. Je me suis immédiatement senti étourdie et j'ai vu la pièce s'assombrir alors que mon corps tentait de lutter contre la réaction", se rappelle la trentenaire. Et de poursuivre : "j’ai pris moins d’une gorgée de soda ... et j’ai été transportée à l’hôpital où je suis restée dans le coma pendant trois jours ". 

Une naissance sur 15 000

Comme ses deux fils, Matthew et Jacob, Elizabeth, aujourd’hui tirée d’affaire, souffre d’une maladie génétique rare appelée phénylcétonurie (PCU) qui touche une personne sur 15 000. Ainsi, quand elle consomme de l’aspartame, ce dernier se métabolise en phénylalanine, un acide aminé qu’elle ne peut pas digérer, son corps ne possédant pas les enzymes nécessaires. L’édulcorant agit alors comme un poison, provoquant vomissements et vertiges. Bien au fait de son affliction, la jeune femme fait donc toujours bien attention quand elle mange ou boit à l’extérieur. Mais, selon elle, sa vie s’est largement compliquée depuis la mise en place d’une taxe sur le sucre au Royaume-Uni en avril 2018 pour lutter contre l’obésité et les caries dentaires.

"Depuis que la taxe sur le sucre est entrée en vigueur, tout semble contenir les sucres artificiels redoutés (…) maintenant, c'est plus facile pour moi et mes fils de simplement renoncer aux sorties. Nous savons exactement ce que nous avons à la maison", déplore-t-elle. "Je ne pense pas que les gens réalisent à quel point (remplacer le soda normal par du light) fait une grande différence et, depuis la taxe sur le sucre, de moins en moins d'établissements servent des boissons normales", s’insurge-t-elle. "Certaines personnes vous donnent automatiquement les versions à faible teneur en sucre ou sans sucre, mais pour moi, cette erreur aurait pu être fatale".

Les laboratoires eux-aussi utilisent de plus en plus de sucres artificiels dans leurs produits

Mais l’aspartame n’est pas une source d’inquiétude que dans les restaurants et les bars. En effet, de plus en plus de laboratoires préfèrent cet édulcorant au sucre pour leurs produits. Un jour où son fils avait 41 ° degrés de fièvre, Elizabeth a dû parcourir plusieurs pharmacies pour trouver la formule du médicament sans aspartame, se souvient-elle.

La phénylcétonurie est la plus commune des anomalies innées du métabolisme. Fort heureusement, il s’agit d’une affliction traitable et, quand régime pauvre en phénylalanine est conduit de manière optimale, il permet un développement intellectuel normal. En France, un test de dépistage est systématiquement effectué à trois jours de vie afin de déterminer si l’enfant en est atteint. Auquel cas, il conviendra d’instaurer un traitement précoce consistant à normaliser les taux de phénylalanine essentiellement grâce à un régime alimentaire pauvre en protéines. Un traitement médicamenteux peut parfois être associé. Si le malade n’est pas diagnostiqué, il développera un retard de développement ainsi que des troubles du comportement (hyperactivité) et de la motricité. Il pourra également souffrir de convulsions, de tremblements, d’eczéma ou encore de vomissements.