De plus en plus d’études présentent les risques de la cigarette électronique. En 2018, une étude menée par Moon-Shang Tang, professeur et chercheur à la New York University, avait prouvé que la cigarette électronique endommageait l'ADN des poumons et vessie de souris et que la nicotine pouvait devenir un agent actif dans les mutations de l’ADN. Une nouvelle étude, menée également par le professeur Tang, montre un lien entre vapotage et risque de développement d'un cancer.
Les inquiétudes autour de la cigarette électronique grandissent
La cigarette électronique est rattrapée depuis quelques mois par l’actualité. Après la vague de morts et d'hospitalisations aux Etats-Unis cet été, la cigarette électronique a été interdite dans plusieurs Etats, et la FDA (Food and Drug Administration) a rappelé à l’ordre la marque JUUL.
Des études commencent à présenter les risques de la consommation d’e-cigarette par l’Homme et préconiser, avant tout, de se passer totalement de fumer. Ainsi, les résultats sont particulièrement intéressants au regard du peu de contenu attestant des effets sur l’homme.
Publiée dans le Journal of the National Academy of Sciences le 7 octobre, l’étude souhaite montrer les conséquences sur l’organisme de souris après 54 semaines et 20 heures d'exposition à la fumée de cigarette électronique ou à ses composants.
22 % des souris avaient développé des tumeurs
Le dispositif de l’étude est simple. Trois groupes de souris formés aléatoirement sont séparés : pendant 54 semaines, un groupe est exposé vingt heures par semaine à de la fumée d’e-cigarette; le deuxième à de la fumée sans nicotine (donc le liquide « véhicule », composé de glycine végétale et de propylène glycol); le troisième à aucune fumée, mais seulement de l’air de laboratoire filtré.
Après 54 semaines et 20 heures d’exposition hebdomadaires à la fumée d’e-cigarette, 22 % des souris avaient développé des tumeurs cancéreuses dans leurs poumons, et 57,5 % avaient développé des excroissances dans leur vessie, ce qui peut être considéré comme signe précurseur de cancer. Le groupe exposé à la fumée sans nicotine n’a lui pas développé de tumeurs pulmonaires, et seulement une souris présentait des grosseurs suspectes dans la vessie. Une seule des 17 souris ayant uniquement respiré de l’air filtré avait un cancer des poumons, et aucune n’avait de grosseur dans la vessie. Tang explique : « ce n’est pas une surprise de trouver une tumeur cancéreuse dans ce groupe, sachant que les souris ont des taux de cancer du poumon élevés ».
Les chercheurs peuvent conclure que le liquide avec de la nicotine est bien responsable d’un risque élevé de cancer : les souris qui en ont inhalé ont huit fois plus de chance d’en développer que celles qui n’ont pas été exposées à la nicotine.
Ces résultats alarmants ont-ils les mêmes conséquences chez l'Homme ?
Moon-Shong Tang, auteur principal de l'étude, ajoute, « Nous ne sommes pas en mesure d’avancer avec certitude que les cigarettes électroniques causent le cancer chez l’Homme, mais les mécanismes en jeu sont très clairs : les facteurs de cancer (carcinogènes) qui produisent le cancer chez l’Homme sont les mêmes qui sont produits ici ».
Les conclusions de l’étude ne sont pas catégoriques sur les conséquences sur les humains, car aucune étude n’a encore été faite sur l’Homme, ou de manière trop incomplète.