Qui n’a jamais eu d’acné ? Aujourd’hui, on estime que cette malade dermatologique liée à l’hypersécrétion de sébum et à des anomalies de kératinisation, toucherait une personne sur 10 dans le monde. Et les personnes concernées ne sont pas que des adolescents : l’acné affecterait également jusqu’à 40% des femmes adultes. Mais comment faire pour se débarrasser définitivement de ces boutons disgracieux qui nous gâchent la vie ?
Si nous n’avons que peu d’emprise sur nos bouleversements hormonaux et encore moins sur les facteurs génétiques qui nous prédisposent à l’acné, changer notre mode de vie peut toutefois aider à calmer le jeu. Car d’après une étude présentée au Congrès de l’Académie européenne de dermatologie et de vénérologie qui se tient du 8 au 13 octobre à Madrid (Espagne), une alimentation trop riche en sucre, le stress et la pollution seraient des facteurs de risque pour l’acné. Et, bien que de nombreuses femmes aient tendance à se tartiner de crèmes et de multiples soins dermatologiques dans l’espoir de faire disparaître leurs problèmes de peau, ces traitements pourraient au contraire empirer la situation.
En suivant 6 700 personnes dans six pays d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et d’Europe, l’équipe de chercheurs dirigée par le Pr Brigitte Dréno, dermatologue au CHU de Nantes a constaté que les sujets souffrant d’acné avaient tendance à consommer davantage de laitages, de sodas, de chocolat, de pâtisseries et de confiseries que les autres. Ainsi, le vieil adage comme quoi le chocolat donnerait des boutons n’est pas un mythe.
"Frotter, masser une peau acnéique aggrave les lésions"
Sans surprise, les chercheurs ont également pu observer que les participants atteints d’acné étaient plus exposés à la pollution ou au stress, comme d'autres études l'avaient déjà démontré. Enfin, les soins cutanés, supposés résoudre les problèmes de peau, pourraient parfois provoquer l’effet inverse, assurent les scientifiques.
"Ces soins doivent respecter le pH de la peau qui se situe aux alentours de 5 alors que la majorité des savons sont à 8", explique le Pr Brigitte Dréno. "Il ne faut pas utiliser des masques, gommages, peeling quand on a de l’acné. Frotter, masser une peau acnéique, aggrave les lésions. Sans le savoir, les patients agressent leur peau", poursuit-elle.
Par ailleurs, bien que la cigarette ait déjà été pointée du doigt comme un déclencheur potentiel de l’acné, cette étude n’a toutefois démontré aucun lien entre tabagisme et problèmes de peau.
En raison de sa nature visible, l'acné a un impact psychologique significatif sur la qualité de vie et l'estime de soi du patient, rappellent les chercheurs. "L'acné est l'une des raisons les plus courantes pour lesquelles les personnes ayant des problèmes de peau contactent un dermatologue. Sa gravité et sa réponse au traitement peuvent être influencées par des facteurs internes et externes, que nous appelons l'exposome. Pour la première fois, cette étude nous permet d'identifier les facteurs d'exposition les plus importants liés à l'acné à partir des questions des patients avant toute prescription de traitement", conclut le Pr Dréno.
Les hormones sexuelles en jeu
En France, environ 15 millions de personnes sont touchées par l’acné. L’acné rétentionnelle se caractérise par une peau brillante, des pores dilatés et la présence de points noirs (comédons) et points blancs (microkystes). L’acné inflammatoire correspond quant à elle à une à une prolifération microbienne à l’intérieur de ces points noirs et points blancs. A ce stade, des papules et des pustules peuvent apparaître, voire des nodules. Enfin, l’acné kystique est engendrée par des lésions inflammatoires non traitées ou mal traitées ayant entraîné des modifications de la structure même de la peau et souvent des cicatrices.
Les hormones sexuelles ayant un rôle important dans le développement de l’acné, les adolescents sont les premiers concernés par ce problème dermatologique. Toutefois, les femmes souffrant d’un excès d’hormones masculines peuvent elles aussi être concernées.
C’est pourquoi, certains dermatologues leur conseilleront une pilule contraceptive afin de réguler leurs hormones et calmer l’acné. Mais, en complément d’un éventuellement traitement antibiotique ou hormonal prescrit par le dermato, une hygiène de vie saine est indispensable pour une belle peau, comme le démontre l’étude présentée ci-dessus.