50 à 100. Tel est le nombre de cheveux qui tombent chaque jour de la tête d’une personne de façon naturelle. Ce chiffre dépassé, la perte de cheveux est officiellement considérée comme anormale. Mais pourquoi certains hommes affichent un début de calvitie dès la trentaine tandis que d’autres arborent toujours une fière crinière vingt ans plus tard ?
Bien que les gènes aient sans doute un rôle clé, de nombreux facteurs environnementaux inconnus pourraient également entrer en jeu. Des chercheurs se sont donc penchés sur la pollution comme potentiel facteur de risque. Selon une étude présentée lors du 8e Congrès de l'Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie qui s’est tenu du 9 au 13 octobre à Madrid, en Espagne, la pollution atmosphérique entraîne la diminution d’une protéine clé pour la croissance des cheveux.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont exposé les cellules se trouvant la base des follicules pileux, du nom de cellules folliculaires humaines de la papille dermique (HFDPC), à des particules de poussières et de diesel de type PM10. Selon l'Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis, les particules PM10 sont des "particules inhalables, dont le diamètre est généralement de 10 micromètres ou moins".
Puis, les scientifiques ont examiné les niveaux de plusieurs protéines après l’exposition aux particules. Ils ont ainsi pu observer que l’exposition aux PM10 et aux particules de diesel réduisait les niveaux d’une protéine clé pour la croissance des cheveux du nom de bêta-catéine.
Les polluants atmosphériques les plus courants entraînent la perte de cheveux
Qui plus est, la poussière de type PM10 et les particules de diesel ont réduit les niveaux d’autres protéines déterminant la croissance et la rétention du poil. Plus les chercheurs les exposaient à la pollution, plus elles diminuaient.
"Bien que le lien entre la pollution atmosphérique et les maladies graves comme le cancer, (la maladie pulmonaire obstructive chronique) et (la maladie cardiovasculaire) soit bien établi, il y a peu ou pas de recherches sur les effets de l'exposition aux particules sur la peau humaine et les cheveux en particulier", commente Hyuk Chul Kwon, chercheur au Centre de Recherche pour la Science du Future Future en République de Corée et auteur principal de cette étude.
"Nos recherches expliquent le mode d'action des polluants atmosphériques sur les (HFDP), montrant comment les polluants atmosphériques les plus courants entraînent la perte de cheveux", poursuit-il.
4,2 millions de décès dus à la pollution atmosphérique extérieure chaque année
Lors du Congrès, une autre équipe de chercheurs a toutefois présenté une étude montrant l'impact de la pollution sur l’acné. D’après les scientifiques, les personnes plus exposées à la pollution auraient plus de problèmes de peau que les autres.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 4,2 millions de personnes meurent chaque année dans le monde entier des conséquences de la pollution atmosphérique extérieure. Par ailleurs, plus de 90 % de la population mondiale vivrait dans des zones trop polluées.
Outre la perte de cheveux et les problèmes d’acné, il a été prouvé à maintes reprise qu’une exposition excessive à la pollution pouvait entraîner de l’asthme aggravé, des problèmes cardiaques et pulmonaires et même conduire au développement de troubles mentaux sur les enfants ou de maladies dégénératives comme Parkinson ou Alzheimer.