Une étude pourrait révolutionner le diagnostic du cancer de la thyroïde. Dans Proceedings of the National Academy of Science, des scientifiques américains montrent que chercher certaines empreintes moléculaires lors des biopsies permet d’obtenir des résultats plus fiables et d’éviter des retraits inutiles de la glande.
Des examens pas toujours fiables
Aujourd’hui, pour établir le diagnostic d’un cancer de la thyroïde, les médecins réalisent une ponction à l’aiguille fine. Cette technique de biopsie permet de prélever un échantillon de tissu thyroïdien et de rechercher des traces d’une éventuelle tumeur. Dans environ un cas sur cinq, l’examen ne permet pas de déterminer si le patient est atteint ou non d’un cancer. Cela oblige parfois les médecins à prendre la décision de réaliser une ablation préventive de la glande thyroïde.
Dans cette recherche, les chercheurs ont prélevé des tissus thyroïdiens chez 178 personnes, atteintes ou non d’un cancer de la thyroïde. Cela leur a permis de déterminer une empreinte moléculaire de la maladie. Ils ont ensuite testé la validité de leur nouveau modèle de test sur 68 patients. Tous avaient déjà subi une ponction à l’aiguille fine, elle avait été non concluante pour un tiers d’entre eux. Le taux d’erreur du nouveau test était d’1/10. En comparaison à la biopsie réalisée d’ordinaire, ce nouvel examen permettrait d’éviter 17 opérations inutiles. La méthode serait également plus rapide que le test traditionnel. Pour l’heure, les chercheurs doivent continuer à travailler sur leur test et prévoient une future étude sur deux ans pour le valider.
Un cancer qui se soigne
En France, le cancer de la thyroïde touche environ 10 000 personnes chaque année. Le traitement consiste à retirer la thyroïde puis à prendre un traitement pour permettre de maintenir la production d’hormones. 90% des malades guérissent et peu subissent de récidives.