Deux portions de poisson par semaine, c’est le maximum désormais recommandé par l'agence de sécurité alimentaire (Anses). Cette précision concernant la fréquence idéale de consommation de poisson fait partie d’une série de conseils délivrés par l’agence pour que chacun continue de bénéficier des bienfaits nutritifs que ces aliments apportent, tout en limitant les risques de contamination par différents polluants contenus dans les eaux. L'étude, réalisée l’année dernière à la demande des autorités, a analysé le niveau de contamination des poissons en dioxine, mercure organique (MeHg) et polychlorobyphéniles (PCB), tout en tenant compte des "effets bénéfiques sur la santé" des acides gras oméga 3 principalement présents dans les poissons gras.
Les risques pour la santé du mercure
Le mercure (Hg) est un élément qui est assimilé par les organismes vivants sous une forme chimique toxique : le méthylmercure. Le mercure et ses composés constituent l’un des dix groupes de produits chimiques extrêmement préoccupants pour la santé publique selon l’Organisation Mondiale de la Santé. L’OMS a donc identifié ces produits comme hautement dangereux et considèrent que des mesures supplémentaires s’imposent pour prévenir leurs effets préjudiciables sur la santé. Le mercure est une substance reconnue nocive pour les êtres humains, et en particulier pour les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants. Des données scientifiques ont déjà montré que chez le fœtus, le nourrisson ou l’enfant, le principal effet sanitaire du méthyle mercure est l’apparition de troubles du développement neurologique. L’exposition in utero, qui peut résulter de la consommation par la mère de poissons ou de crustacés contenant du méthyle mercure, est susceptible d’avoir des effets préjudiciables sur le cerveau et le système nerveux en développement de l’enfant. Des effets sur la cognition, la mémoire, l’attention, le langage, la motricité fine et la vision dans l’espace ont été observés chez des enfants exposés au méthyle mercure dans l’utérus de leur mère
Les effets de la dioxine dans l’organisme
Les dioxines sont des polluants de l'environnement qui appartiennent au groupe appelé «dirty dozen», une douzaine de produits chimiques dangereux qui sont des polluants organiques persistants. Elles posent problème à cause de leur toxicité potentielle élevée. L'expérimentation a montré qu'elles affectaient un certain nombre d'organes et de systèmes. Une fois que les dioxines ont pénétré dans l'organisme, elles s'y maintiennent longtemps à cause de leur stabilité chimique et de leur capacité à être absorbée par les tissus adipeux, dans lesquels elles sont stockées. Pour perdre seulement la moitié de leur activité dans l'organisme, cela prend de 7 à 11ans ans. D’après l’OMS, Les dioxines sont très toxiques et peuvent entrainer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers. Présente un peu partout dans l’environnement, tous les êtres humains ont des antécédents d'exposition et une certaine concentration de ces produits dans l'organisme. Les spécialistes estime que l'exposition de fond normale ne devrait pas, en moyenne, avoir d'influence sur la santé. Toutefois, en raison de la toxicité potentiellement élevée de cette classe de produits, il faudrait malgré tout s'efforcer d'abaisser les niveaux actuels d’exposition.
Et les PCB…
Les polychlorobiphényles ou PCB sont eux aussi un groupe de substances chimiques synthétiques. Les êtres humains sont principalement exposés aux PCB par le biais de l'air, de l'eau potable et bien entendu de la nourriture, comme c’est le cas avec certains poissons. Une fois absorbés, ils passent dans les vaisseaux sanguins et le système lymphatique. C’est généralement dans le foie, les tissus adipeux, le cerveau et la peau que l’on trouve les plus fortes concentrations de PCB. Ils sont également présents dans le sang. Chez les femmes enceintes ou les jeunes mamans, il a été observé que les PCB pouvaient passer dans le sang du cordon ombilical, dans le placenta ainsi que dans le lait maternel. Ces substances chimiques sont classés cancérogènes probables (groupe 2A du CIRC ). En l’état actuel des connaissances, une exposition accidentelle de courte durée aux PCB n’a pas de conséquence grave. En revanche, une exposition aiguë à forte dose est associée à des irritations de la peau ou à des troubles plus graves, qui sont pour certains, réversibles. Par contre, les effets chroniques entraînent des dommages du foie, des effets sur la reproduction et la croissance. D’autre part, un lien a déjà été établi entre exposition aux PCB et réduction de la fécondité féminine ainsi qu’une diminution du nombre de spermatozoïdes mobiles chez les hommes. L'exposition aux PCB pendant la grossesse et l'allaitement a également déjà été associée à une croissance et un développement ralentis du nourrisson.