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Risques au volant

Conduite : la limitation de la vitesse sauve des vies

Alors qu’une enquête révèle que 1 Français sur 3 ne respecte pas les limitations de vitesse, les spécialistes affirment que réduire la vitesse de 10km/h permettrait une baisse de 40% de la mortalité.

Conduite : la limitation de la vitesse sauve des vies SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




La Société d'autoroutes du nord et de l'est de la France (Sanef) a observé les comportements  des conducteurs sur l’A13 au kilomètre 72, située en rase campagne dans le département de l’Eure. Il s’agit d’une autoroute linéaire sans courbe à 3 voies avec un trafic moyen de 23 000 véhicules par jour et par sens de circulation, proche de la moyenne nationale. Résultat : si la vitesse moyenne des véhicules s'établit à 127 km/h, toutes voies confondues, 39 % des automobilistes dépassent la vitesse autorisée. Mais les excès de vitesse supérieurs à 150km/h restent limités (3%). Bien que le nombre de morts liés à la vitesse soit passé de 30 % à 10 % en dix ans, certains experts affirment depuis plusieurs années qu’abaisser encore davantage les limitations de vitesse permettrait de faire diminuer le nombre de décès sur la route.

 

«Si on baisse la vitesse, on gagne des vies, et c'est imparable», indiquait au mois d’avril dernier, Sylvain Lassarre, directeur de recherche à l'Ifsttar, à nos confrères du Figaro. Depuis longtemps certains experts de la modelisation affirment par ailleurs que lorsqu’on baisse de 1 % la vitesse moyenne, on diminue de 4 % le taux d'accidents mortels et on réduit de 2 % le nombre d'accidents graves. Sur le terrain, même constat, lorsqu’en France, dans les années 70, les premières limitations de vitesse sont apparues, faisant passer la vitesse autoroute à 130km/h et à 90km/h sur route, cela avait fait chuter la mortalité routière de 17%.

La vitesse transforme un accrochage en drame
La ligue contre la violence routière est également l’une des associations qui se bat pour abaisser davantage les limitations de vitesse depuis plusieurs années. Pour elle, même si la vitesse n'est pas toujours le facteur déclenchant de l'accident, elle est responsable d’autres facteurs qui eux augmentent le nombre de décès sur la route. Sur le site de ligue contre la violence routière, on peut lire que la vitesse est souvent le facteur qui empêche d’éviter un accident car elle ne permet pas de s’arrêter à temps ou de contourner un obstacle imprévu. C’est encore la vitesse qui est mise en cause comme facteur aggravant transformant un simple accrochage en drame humain. Sans parler que la vitesse des uns oblige les autres usagers à être prudent pour deux.

 

La modification des comportements a un impact direct
Un rapport de l’Institut national d’études démographiques (Ined) expliquait déjà en 2007 que réduire la vitesse des automobilistes permettrait de faire baisser le nombre de morts sur la route. « Depuis 2003, après plusieurs années de quasi-stagnation de la mortalité routière, une nouvelle orientation politique fondée sur une meilleure application des règles, notamment le respect des limites de vitesse, a produit de bon résultats : la mortalité routière a baissé de plus de 40%, précisait ce rapport. L’amélioration a débuté dès décembre 2002, suite aux annonces très médiatisées du Comité interministériel de sécurité routière, qui ont entraîné une modification brutale des comportements des usagers de la route. Ce choc médiatique fournit aux scientifiques une situation quasi expérimentale et permet de mesurer de façon incontestable la relation entre vitesse moyenne et mortalité » poursuivait l’Ined.   

Moins de 2000 décès en 2020
L'objectif du ministère de l'Intérieur est de réduire le nombre de morts par an sur les routes en passant de 3645 victimes en 2012 à moins de 2000 en 2020. Selon les statistiques actuelles, réduire la vitesse de 10km/h permettrait une baisse de 40% de la mortalité selon les statistiques. Cependant une telle mesure s’avérerait totalement inefficace pour d’autres. Réduire la limitation de vitesse à 120km/h sur autoroute par exemple, n’aurait pas les effets souhaités. Lorsqu’en avril dernier le Conseil national de la sécurité routière laissait entendre qu’une baisse de la limitation de vitesse entraînerait une baisse de la mortalité routière, le magazine Autoplus a notamment rappelé que seuls 143 personnes ont perdu la vie sur une autoroute en 2012 et que la vitesse n'était que rarement mise en cause dans ces accidents, la somnolence ou l'alcool étant les principaux responsables.

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