Soigner la dépression en stimulant son cerveau : d’après des chercheurs de l’Institut D’Or pour la recherche et l’éducation, situé à Rio de Janeiro, la technique du neurofeedback permettrait d’augmenter les connexions entre certaines zones cérébrales pour permettre aux patients de regagner confiance en eux. Leurs résultats ont été publiés dans la revue NeuroImage Clinical.
Stimuler les connexions cérébrales
La technique du neurofeedback consiste à entraîner son cerveau pour modifier son activité. Avec des exercices de stimulation, il est possible de modifier des signaux électriques émis par le cerveau pour soigner des troubles psychologiques comme l’épilepsie ou la dépression. Concrètement, le patient visualise les signaux électriques de son cerveau sur un écran, aidé par les médecins, il doit les modifier en repensant à des situations associées à des sentiments spécifiques.
Le niveau de connectivité visible sous la forme d'un thermomètre
28 personnes ayant des antécédents de troubles dépressifs majeurs ont participé à l’étude. Tous étaient en rémission, les chercheurs n’ont pas voulu prendre le risque d’aggraver les symptômes de patients malades. Dans une précédente recherche, l’équipe scientifique a constaté que les personnes dépressives et qui ont une forte tendance à culpabiliser ont moins de connexions entre deux zones du cerveau : la région temporale anto-supérueure droite et le cortex cingulaire antérieur. Lors de l’expérience, les patients pouvaient tous voir le niveau de connectivité, sous la forme d’un thermomètre, entre ces deux parties du cerveau sur un écran d’ordinateur.
Une meilleure confiance en soi à l'issue de l'expérience
Les chercheurs leur ont demandé de se souvenir de certaines situations tout en modifiant leur ressenti vis-à-vis de celles-ci : par exemple, repenser à un événement en essayant de se débarrasser du sentiment de culpabilité. "Le thermomètre, lorsqu’il atteignait le maximum, indiquait aux patients qu’ils réussissaient l’exercice", explique Roland Zahn, le principal auteur de l’étude. Les participants étaient répartis dans un groupe de contrôle et un groupe de travail, mais ils ne savaient pas dans lequel ils se trouvaient. Dans le premier, le thermomètre n’augmentait que si la connectivité restait la même entre les deux régions cérébrales. Les analyses par IRM fonctionnelle montrent que le nombre de connexions a uniquement augmenté dans le groupe de travail. Pour cette partie des participants, les examens par questionnaire ont montré qu’ils avaient gagné en confiance en eux après l’expérience. "Même si l’IRM fonctionnelle coûte cher, cela ne représente pas plus que les autres traitements, analyse un co-auteur de l’étude, et cela pourrait permettre de proposer une alternative aux patients qui ne répondent pas aux thérapies conventionnelles." La dépression est l'une des maladies psychiques les plus répandues. En France, entre 15 et 20% de la population serait touchée au cours de sa vie.