La prochaine fois que vous frémirez et trouverez votre nourriture plus savoureuse quand vous avez faim, vous repenserez à ça. Selon les recherches menées au Japon par l'Institut national des sciences physiologiques (NIPS), les préférences alimentaires sont modifiées par la faim, car les neurones exprimant le neuropeptide Agouti (AgRP), sont connus pour être activés par la faim et déclenchent nos comportements alimentaires.
Dans l’étude publiée la semaine dernière dans Nature Communications, les chercheurs du NIPS ont utilisé des souris pour leurs tests. Ils ont découvert que les rongeurs affamés aimaient davantage les aliments sucrés et qu’ils étaient moins sensibles aux goûts désagréables. Les chercheurs ont conclu que les organismes préfèrent généralement les goûts sucrés, car ce sont des indicateurs d'aliments riches en calories.
L’hypothalamus guide nos papilles
Selon Ou Fu, l’auteur de l’étude, les neurones exprimant l'AgRP se trouvent dans l'hypothalamus, la région du cerveau qui régule l'appétit. Selon lui, les chercheurs ont délibérément activé ces neurones chez la souris en utilisant des techniques chimiogénétiques et optogénétiques (qui associe l'optique et la génétique) et ont découvert qu'ils peuvent stimuler la perception du goût dans des conditions de jeûne.
Les chercheurs ont utilisé ces deux techniques, car elles sont très précises pour l'étude de l'activité neuronale étant donné qu'elles peuvent influencer l'activité neuronale. Les chercheurs ont découvert qu'après l'activation du neurone exprimant l'AgRP, les neurones glutamate, en aval dans l'hypothalamus latéral, ont commencé à moduler les préférences gustatives des souris par deux voies différentes. Les neurones glutamate dirigé vers le septum augmentent la préférence pour les goûts sucrés, et ceux dirigés vers l'habenula latérale ont diminué la sensibilité aux goûts amers.
Des chercheurs examineront l'alternance dans les voies neurales
Selon Yasuhiko Minokoshi, co-auteur de l'étude, l’équipe va maintenant tenter d'examiner si ces voies neuronales hypothalamiques sont modifiées dans des conditions physiopathologiques, comme le diabète et l’obésité. Selon son hypothèse, les personnes obèses aiment davantage les aliments sucrés, il est possible que cela soit dû à un changement dans l'activité des neurones glutamate.
Ces nouvelles découvertes pourraient mener à la mise au point de méthodes de contrôle des préférences gustatives, ce qui aurait d'importants avantages pour la santé. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire avant que cela ne devienne une réalité, dit Yasuhiko Minokoshi.