C’est le moment de l’année que nous redoutons tous. Novembre arrive, l’hiver se rapproche et avec lui le redouté changement d'heure. Le passage à l'heure d'hiver se déroulera dimanche 27 octobre à 3 heures du matin. Il faudra alors enlever 60 minutes à l’heure légale. Instauré en France à la suite des chocs pétroliers de 1973-1974 pour réaliser des économies d’énergie, ce changement d’heure perturbe l’horloge biologique et peut donc avoir diverses conséquences désagréables sur l’organisme. D’après certains scientifiques, il serait encore plus néfaste pour la santé que le décalage horaire lié aux changements de fuseaux lors de voyages. Pourquoi Docteur fait le point.
1/ Un bouleversement hormonal et une perturbation du sommeil
Sans surprise, la principale perturbation concerne le sommeil. Ce dernier, qui fonctionne par cycles de 24 heures peut être perturbé pendant plusieurs jours suite à un changement d'heure. Si le passage à l’heure d’été, qui ampute nos nuits d’une heure, est plus brutal, celui à l’heure d’hiver peut également entraîner des désagréments. Car, globalement, le changement d’heure influe sur l’horloge biologique et donc sur la sécrétion de l’hormone du sommeil : la mélatonine. “On s'endort le soir lorsque survient le pic de mélatonine. Or, le passage à l'heure d'hiver va modifier sa sécrétion”, explique le Dr Marie-Laurence Vent, pneumoloque et co-responsable de l'unité dédiée au sommeil au centre hospitalier de Vichy, à LaMontagne.fr.
2/ Une possible perturbation de l’humeur
Ce manque de sommeil peut entraîner de la somnolence, une perte de la concentration, de la nervosité et finir par cruellement dégrader l’humeur. Le passage à l’heure d’hiver peut également avoir une influence psychologique sur la dépression saisonnière, associée à une exposition réduite à la lumière du jour. Dans le détail, celle-ci se conjugue avec la baisse de la production de mélatonine pour bloquer l’hormone du bonheur, la sérotonine, causant des sautes d’humeur et de l’irritabilité chronique. Ce phénomène toucherait environ une personne sur six, surtout des femmes.
3/ La pression artérielle, le rythme cardiaque, la température corporelle
S’il existe plusieurs horloges dans notre organisme, la principale se situe dans le cerveau, dans le noyau suprachiasmatique de l'hypothalamus. Ce dernier coordonne tous nos rythmes biologiques. Ainsi, “le changement d'heure perturbe notre horloge interne qui contrôle nos différents rythmes biologiques. Ces rythmes correspondent aux variations périodiques d'une fonction physiologique. La pression artérielle, le rythme cardiaque, la température corporelle, les cycles veille-sommeil et même l'humeur et l'attention varient au cours de la journée”, expliqueVéronique Fabre, chargée de recherche au laboratoire Neurosciences Paris Seine-IBPS (Sorbonne Université/CNRS/Inserm) sur le site de la Sorbonne.
4/ Une perturbation de l’appétit
Un rythme perturbé peut entraîner des pertes d’appétit. Notre estomac doit se réhabituer à éprouver la sensation de faim à une heure différente. Chez certaines personnes toutefois, il arrive au contraire que le bouleversement de la sécrétion de leptine et de ghérline, hormones régulatrices de l’appétit, l’accroissent.