Certaines recherches scientifiques se concluent sur des surprises. Johan Van Weyenbergh, immunologiste à l’université KU Leuven en Belgique, en a fait récemment l’expérience. Avec une équipe de recherche belge et brésilienne, il a mené une étude sur le mécanisme de propagation de la tuberculose et a découvert qu’un anti-arthritique permettrait de le stopper. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue eLife.
Thanks @LeuvenU for sharing our story of hijacked #stemcells in #tuberculosis! Anti-arthritis drug also stops tuberculosis bacillus from multiplying in blood stem cells @AndreBafica @Mansurds https://t.co/45fnkb3OJr
— Johan Van Weyenbergh (@johanvawe) October 22, 2019
Une maladie parfois silencieuse
La tuberculose est une maladie infectieuse provoquée par le bacille de Koch. L’infection ne provoque pas toujours de symptômes, il est possible de vivre des années avec sans tomber malade. Les personnes les plus à risque de développer la maladie sont celles dont le système immunitaire est affaibli. Plusieurs organes peuvent être infectés, mais la bactérie contamine généralement la moelle épinière en premier.
Des cellules détournées de leur usage
Johan Van Weyenbergh et son équipe ont prélevé de la moelle épinière chez des patients sains. “Nous avons placé des cellules sanguines dans des tubes à essai et les avons ensuite exposées au bacille de la tuberculose”, explique le chercheur. Il a constaté que la mycobactérie a infecté les cellules sanguines puis s’est multipliée. Les cellules sanguines se sont transformées pour devenir un type précis de globule blanc, capable d’héberger les cellules infectieuses.
“Nous avons réalisé une grande analyse informatique des données sur les gènes nécessaires à la tuberculose et aux cellules sanguines, détaille Johan Van Weyenbergh. A notre grande surprise, elle nous a conduit à un traitement contre l’arthrose : le tocilizumab.” Lorsque les chercheurs ont placé ce médicament dans les tubes à essai, cela a permis de stopper la transformation des cellules sanguines et de ralentir la multiplication du bacille de la tuberculose dans l’organisme. Johan Van Weyenbergh précise qu’il sera nécessaire de mener des études supplémentaires pour confirmer ces résultats.
Des inégalités régionales
En 2018, 1,5 million de personnes sont décédées de la tuberculose à travers le monde, selon des données de l’Organisation mondiale de la santé. En France, le nombre de cas recule : 4 827 personnes ont été infectées en 2014, contre 6 714 en 2000 d’après l’Inserm. L’Ile-de-France et la Guyane sont les régions les plus touchées.