Près de 10 000 personnes en France sont décédées à cause de la grippe pendant l’hiver 2018-2019. L’infection virale est particulièrement dangereuse pour les plus fragiles comme les femmes enceintes ou les personnes âgées. Des chercheurs de l’école de médecine de l’université du Minnesota aux Etats-Unis se sont intéressés aux réactions du système immunitaire en cas de grippe. Ils constatent qu’elles peuvent parfois être néfastes pour l’organisme. Leurs conclusions sont parues dans la revue PLOS Pathogens.
Les lymphocytes C, des défenseurs de l'organisme
“L’une des raisons pour lesquelles les gens vont mal pendant une grippe, voire que certains décèdent, n’est pas le développement du virus en lui-même, explique Ryan Langlois, auteur de l’étude, mais c’est à cause des mécanismes mis en place par le système immunitaire pour contrôler le virus.” Les chercheurs ont décrypté l’action des défenses immunitaires en cas de grippe. Chez une personne en bonne santé, le virus est éliminé par l’organisme en une quinzaine de jours grâce à l’action des lymphocytes T.
Des cellules infectées échappent au système immunitaire
Dans cette recherche, les scientifiques se sont intéressés aux cellules infectées qui survivent dans l’organisme malgré l’action des lymphocytes T. Les cellules préalablement infectées sont capables d’agir vite pour éliminer les traces du virus, or, les lymphocytes T ne peuvent éliminer les cellules que si le virus reste “visible”. Ainsi, certaines cellules échappent au système immunitaire et sont capables de se diviser pour se multiplier ensuite. “Cette étude nous apporte des preuves que prévenir l'immunopathologie est important”, conclut Ryan Langlois. L'immunopathologie désigne précisément cette action néfaste du système immunitaire sur la santé.
Le vaccin est disponible pour 2019/2020
En France, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a démarré le 15 octobre. Désormais, les patients peuvent se faire vacciner directement à la pharmacie. Les autorités de santé recommandent à certaines personnes de se faire vacciner dont les femmes enceintes, aux personnes de plus de 65 ans, aux enfants atteints de maladie chronique (diabète ou asthme) ou encore les personnes atteintes du VIH. La campagne de vaccination doit durer jusqu'au 31 janvier 2020.