Alors que le retour de la grippe saisonnière approche, des chercheurs américains mettent en lumière une combinaison d’anticorps qui pourrait conduire à de meilleurs traitements et vaccins contre la maladie.
Publiées dans la revue Science, leurs découvertes ont porté sur une classe d’anticorps qui se lie aux protéines de la neuraminidase (NA) à la surface des virus grippaux. Les recherches ont été menées sur plusieurs souches différentes de la grippe testés in vitro et chez la souris.
La plupart des vaccins anti-grippaux sont conçus pour stimuler une réponse immunitaire contre une autre protéine présente à la surface du virus grippal, connue sous le nom dlhémagglutinine (HA). Mais les protéines HA changent fréquemment au fur et à mesure que le virus évolue. Ce qui explique pourquoi il est nécessaire de renouveler chaque année sa couverture vaccinale contre la grippe.
Une protection plus longue contre le virus
Afin de mettre au point un traitement à plus long terme contre la grippe, les auteurs de cette nouvelle étude ont concentré leurs recherches sur les protéines NA, qui changent plus lentement que les protéines HA et pourraient donc être une bonne cible pour un vaccin anti-grippal plus efficace sur la durée.
Les scientifiques ont prélevé des cellules productrices d'anticorps dans le sang d'un volontaire atteint de la grippe H3N2 et ont effectué un dépistage des anticorps monoclonaux (mAbs), testés en laboratoire pour leur capacité à se lier à différents types de protéines grippales.
Sur les 45 mAbs testés, trois se sont liés aux protéines NA d'une souche du virus de la grippe H3N2. Après d'autres tests, ces trois anticorps monoclonaux se sont également liés aux protéines NA de plusieurs autres types de virus grippaux.
Vers un vaccin universel contre la grippe ?
Pour voir si ces trois mAbs pouvaient aider à prévenir l'infection des cellules de mammifères par le virus de la grippe, les chercheurs ont traité des souris avec les mAbs et les ont ensuite infectées avec différents types de virus de la grippe. Les souris ayant reçu des doses létales de virus grippal H3N2 ont survécu, après avoir reçu de faibles doses des trois anticorps.
Bien que d’autres tests soient nécessaires pour confirmer ces premiers résultats, les chercheurs estiment que ces données pourraient servir de base à un nouveau traitement antiviral.
"Ces anticorps neutralisent le virus, médient les fonctions effectrices, sont largement protecteurs in vivo et inhibent l'activité neuraminidase en se liant directement au site actif. La caractérisation structurale et fonctionnelle de ces anticorps contribuera à la mise au point de vaccins universels à base de neuraminidase contre le virus de la grippe", affirment les scientifiques.