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S'affranchir des modèles animaux

Chirurgie réparatrice : des modèles non biologiques pour former les futurs médecins

Par Chloé Savellon

Les techniques de micro-chirurgie utilisées en chirurgie réparatrice peuvent s'acquérir aussi efficacement sur des simulateurs non biologiques que sur des modèles animaux, démontre une nouvelle recherche. Les auteurs de l'étude incitent à privilégier ces méthodes d'enseignement, moins coûteuses et plus éthiques. 

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La micro-chirurgie désigne une technique médicale qui consiste à opérer un point précis en utilisant des instruments très petits et des points de suture aussi fins qu'une mèche de cheveux. En chirurgie plastique reconstructrice, la micro-chirurgie est fréquemment utilisée, par exemple pour réparer les petits vaisseaux et nerfs endommagés à la suite d'un traumatisme. 

La majorité de la formation de simulation en micro-chirurgie utilise actuellement des cadavres d'animaux ou des modèles vivants. Cependant, plusieurs problèmes d'ordre financier, pratique et éthique persistent en ce qui concerne l'utilisation de modèles animaux.

D'après une nouvelle étude publiée dans la revue Plastic and Reconstructive Surgery par la Dre Stephanie Thibaudeau, professeure adjointe de chirurgie à l'Université McGill et directrice du programme de chirurgie plastique et reconstructive au Centre universitaire de santé McGill, les simulateurs non biologiques pourraient constituer une meilleure alternative pour la formation des futurs chirurgiens.

"Contrairement à la formation sur modèle animal, qui exige des laboratoires coûteux, les simulateurs non biologiques présentent une disponibilité accrue, une facilité d'installation, une adaptation à une pratique interrompue, un faible coût, un faible entretien, une absence de risques biologiques, des avantages de portabilité, ainsi qu'une possibilité d'utilisation répétée et d'un entreposage facile. Il réduit également l'utilisation des animaux et est globalement plus éthique", souligne la Dre Thibaudeau.

Aiguille à coudre ou tubes en silicone

Cet article scientifique cite plusieurs méthodes de simulation non biologiques disponibles pour former les chirurgiens plastiques de demain, tels que l'utilisation d'aiguilles à coudre de base, qui a entraîné une diminution de 48% du nombre d'animaux nécessaires à la formation en micro-chirurgie. Ou encore les tubes de silicone, qui montrent des résultats équivalents à ceux de l'entraînement sur modèle animal dans le cadre d'exercices d'évaluation de connexions entre vaisseaux sanguins chez le rat.

"La prochaine étape consisterait à élaborer un programme de formation faisant appel à divers simulateurs non biologiques qui tireraient parti de l'utilisation de différents modèles de plus en plus complexes pour enseigner de façon progressive des compétences micro-chirurgicales croissantes", estiment les auteurs de l'étude. 

Les chercheurs notent qu'une fois ce programme élaboré, il devrait ensuite être validé et comparé aux modèles de formation basés sur les animaux actuellement disponibles. S'il s'avère aussi efficace, il pourrait réduire considérablement (voire complètement) l'utilisation des modèles animaux dans la formation en micro-chirurgie.