Si l’on vous parle de l’hormone EPO, vous allez peut-être penser au sport, et particulièrement aux scandales de dopage qui ont éclaboussé le monde du cyclisme ces dernières années. En effet, cette hormone favorise la production de globules rouges dans l’organisme, ce qui améliore l’apport en oxygène. L’EPO permet également d’éviter la mort cellulaire des cellules nerveuses, un véritable atout pour le traitement de certaines maladies neuro-dégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson.
Naturellement, l’hormone EPO (pour érythropoïétine) est produite par les reins. L’injection d’EPO synthétique peut avoir des effets secondaires néfastes sur la santé: formation de caillots de sang, AVC ou encore hypertension artérielle. Des chercheurs de l’université de Göttingen, en Allemagne, ont découvert un récepteur alternatif de l’EPO qui pourrait potentiellement déclencher des effets protecteurs chez l’homme. Et cela, sans effet secondaire. Les résultats de leurs travaux sont publiés dans la revue Frontiers in Molecular Neuroscience.
Un récepteur d’hormone EPO quasiment identique entre le criquet et l’homme
Comment séparer les effets protecteurs de l’EPO de ses effets secondaires ? Pour répondre à la question, les chercheurs ont étudié des animaux. Et plus précisément des insectes. Ainsi, ils ont découvert que l’injection d’EPO humaine sur des animaux permet en effet d’empêcher la mort cellulaire. Et cela, alors même qu’ils ne possèdent pas cette hormone naturellement, ni le récepteur traditionnellement connu. Cela signifie donc que ces insectes sont dotés d’un récepteur différent, qui permet à l’EPO de déclencher son mécanisme de protection cellulaire.
Ce récepteur porte le nom de CRLF3. Il a été identifié chez 293 espèces différentes, parmi lesquelles 259 vertébrés, y compris l’homme. S’il permet de protéger les cellules de la mort cellulaire sur les criquets ou les sauterelles, « la question importante est maintenant de savoir si l’activation de CRLF3 empêche également la mort cellulaire dans notre cerveau », déclare Nina Hahn, auteure principale de l’étude. D’autres études devraient donc être menées pour savoir si la fonction protectrice de ce récepteur est la même chez l’être humain.