L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la première cause de handicap acquis de l’adulte. Chaque année en France, 140 000 personnes en sont victimes. Et à chaque fois, c’est une course contre la montre qui se lance pour éviter des pertes cérébrales irréversibles.
Imaginez que d’ici cinq ans, il sera peut-être possible de connaitre les caractéristiques d’un caillot grâce à une prise de sang effectuée dès la prise en charge dans l’ambulance, et de pouvoir le traiter. C’est l’objectif de la Fondation Adolphe de Rothschild, à Paris, qui a lancé le programme de recherche Booster (Brain clOt persOnalizes therapeutic Strategies for sTroke Emergent Reperfusion).
La plus grande banque de caillots de sang en Europe
Aujourd’hui encore, les traitements disponibles, à savoir la thrombolyse et la thrombectomie ne sont que trop peu efficaces. Seulement 15% des patients sont éligibles à la thrombolyse et 5% à la thrombectomie. Depuis trois ans, tous les caillots de sang retirés à Rothschild (et dans six autres centres français) sont collectés et conservés à -80°C. Il s’agit là de la plus grande banque de caillots de sang d’Europe, avec environ 1 500 caillots à analyser. Les chercheurs étudient les globules rouges et blancs, ainsi que la fibrine de chaque caillot.
La coque du caillot particulièrement scrutée
Une zone particulière est analysée de près par les chercheurs. Il s’agit de la coque du caillot: une enveloppe dure qui protège un coeur plus friable. De premières conclusions font penser à l’équipe que la résistance aux traitements dépend de l’architecture même de cette coque. L’espoir des chercheurs est de développer, dans le futur, un médicament qui serait capable de faire fondre cette coque et rendre donc plus efficace les autres traitements.