Toutes les mamans ne disposent pas du même capital pour allaiter. Plusieurs études ont montré, par le passé, que celles qui souffrent de troubles métaboliques, responsables, par exemple, de surpoids, ont plus de difficultés pour l’allaitement de leur bébé. Cette association suggérait que l’insuline joue un rôle dans la montée de lait.
Cette hormone est chargée de faire baisser le taux de glucose dans le sang en poussant les cellules du corps à absorber le sucre. Si les cellules résistent, la personne peut souffrir de diabète. Mais les cellules productrices de lait n’ont pas besoin d’insuline pour s’alimenter en sucre.
Le Pr Laurie Nommsen-Rivers a peut-être percé le mystère de la fonction de l’insuline dans la lactation. Cette chercheuse américaine de l’Hôpital pour enfants de Cincinnati a montré que cette hormone pouvait agir à un autre niveau que l’absorption de glucose. L'insuline transmet également des signaux au moment de l’allaitement à un centre de production de protéines, lipides et glucides nécessaires pour la lactation.
Avec son équipe, elle a également établi une banque de données sur l’activité des gènes au cours des différentes phases de la production de lait. A partir d’échantillons de lait maternel, les scientifiques ont séquencé l’ARN messager retrouvé dans les glandes mammaires. Ce travail, publié dans la revue PLOS ONE et repris dans la presse du jour, a permis d’identifier les gènes qui s’expriment et à quel taux, dans la phase de production de lait.
Et le gène PTPRF pourrait être un biomarqueur de la difficulté d’allaiter. En effet, il lie l'insulino-résistance avec une alimentation insuffisante en lait.
L’équipe du Pr Nommsen-Rivers travaille actuellement à la mise au point d’un essai clinique pour vérifier que l’amélioration de l'action de l'insuline dans la glande mammaire améliore bien la lactation.