Le cancer du sein fait des ravages, et il n’est jamais trop tôt pour se faire dépister. Il est le cancer le plus fréquent chez les femmes et cause le plus grand nombre de décès liés au cancer dans le monde. En France, selon le décompte de la Ligue contre le cancer, 1 femme sur 9 sera concernée par le cancer du sein, et 54 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
Récemment, des chercheurs de l'université de Tohoku, au Japon, ont testé un traitement unique utilisant des ondes sonores sur des souris atteintes d'un cancer du sein métastatique. Les résultats de leur expérience ont été publiés dans la revue anglaise Scientific Reports.
Des ultrasons pour pister les métastases
À un stade avancé, les cellules cancéreuses peuvent se détacher de la tumeur d'origine et se déplacer dans le système lymphatique pour établir des métastases dans les ganglions lymphatiques. Ils peuvent bouger vers d'autres parties du corps, ce qui rend difficile l'établissement d'un pronostic correct. Cependant, ce pronostic peut être amélioré s'il existe un moyen sûr et efficace de traiter les métastases ganglionnaires.
L'étude explique que les médicaments peuvent être administrés en toute sécurité aux ganglions lymphatiques cancéreux par le système lymphatique, puis libérés à l'intérieur des ganglions par ondes sonores. “Nous pensons que notre technique a le potentiel d'être développée en un nouveau traitement des ganglions lymphatiques envahis par les cellules tumorales métastatiques”, explique Tetsuya Kodama, l'ingénieur biomédical de l'université de Tohoku qui a dirigé l'étude.
Une croissance sous surveillance
Le traitement consiste à injecter des vésicules porteuses de médicaments anticancéreux dans un ganglion lymphatique pelvien. Les chercheurs ont utilisé une technique d'imagerie par ultrasons pour suivre le mouvement des “liposomes acoustiques”, des vésicules contenant des bulles de gaz, à travers le système lymphatique des souris, sans médicament.
Les liposomes injectés dans un ganglion lymphatique pelvien se sont rendus jusqu'à un ganglion lymphatique de l'aisselle et se sont déposés. Après cette confirmation, les chercheurs ont injecté des cellules cancéreuses du sein dans les ganglions lymphatiques pelviens d'un autre groupe de souris. Les cellules cancéreuses ont rapidement atteint et envahi le ganglion lymphatique de l’aisselle. Des liposomes acoustiques portant le médicament anticancéreux doxorubicine ont ensuite été injectés dans le ganglion lymphatique pelvien. Des ondes sonores à haute intensité ont été appliquées au niveau des aisselles les mêmes jours et le troisième jour suivant l'injection pour rompre les liposomes et libérer le médicament.
Plus tard, l'équipe a démontré que le traitement était efficace pour tuer les tissus cancéreux en utilisant une technique de bioluminescence qui surveille la croissance du cancer. Cependant, l'étude souligne qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir et que d'autres études seront nécessaires pour déterminer le taux d'injection optimal et le volume du traitement afin de prévenir les complications lymphatiques.
La détection du cancer du sein peut être rapide si elle est bien effectuée. Si 75% des cancers du sein se déclarent après 50 ans, il est préconisé aux femmes d’effectuer tous les ans une palpation mammaire par un professionnel de santé à partir de l’âge de 25 ans. Selon le rapport de l'Institut national du cancer, s’il est dépisté à un stade précoce, la survie sur 5 ans des patientes atteintes d’un cancer du sein est de 99%.