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Activité cérébrale

Sommeil : notre cerveau se « nettoie » pendant la nuit

Par Mégane Fleury

Pendant la nuit, le liquide céphalo-rachidien remplit le cerveau sous forme de vagues. Des chercheurs supposent que ce phénomène pourrait avoir un lien avec l'apparition d'Alzheimer. 

Movus/istock

Que se passe-t-il dans votre cerveau pendant une phase de sommeil ? L'encéphale ne s’éteint pas mais il se nettoie ! Des chercheurs de l'université de Boston ont découvert que le liquide céphalo-rachidien remplit le cerveau par vagues puis s’évacue à plusieurs reprises. Ils sont parvenus à détecter ces mouvements dans une vidéo. 

Des liens entre liquide encéphalo-rachidien, flux sanguin et activité cérébrale

"Nous savons depuis longtemps qu’il existe des vagues électriques d’activité neuronale, explique Laura Lewis, co-auteure de l’étude, mais jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions pas réalisé qu’il y a également des vagues de liquide céphalo-rachidien." Ce dernier est présent dans le système nerveux central. Il a pour rôle principal de le protéger des traumatismes. Pendant qu’un individu dort, les neurones se calment, puis le sang est évacué du cerveau, c’est à ce moment précis que le liquide céphalo-rachidien pénètre, comme pour le nettoyer. Les scientifiques ont constaté des liens entre ces courants de liquide, l’activité cérébrale et le flux sanguin dans le cerveau. 

Des liens possibles avec Alzheimer 

Les chercheurs espèrent pouvoir utiliser les résultats de leur découverte pour travailler sur les maladies liées aux troubles du sommeil comme Alzheimer ou l’autisme. Des études précédentes ont montré que le liquide céphalo-rachidien et le sommeil profond permettent d’éliminer les toxines présentes dans le cerveau, notamment les protéines qui provoquent des troubles de la mémoire. En vieillissant, les périodes de sommeil profond et lent sont moins fréquentes, cela pourrait avoir des conséquences sur le flux sanguin dans le cerveau et sur les vagues de liquide céphalo-rachidien, et donc provoquer une accumulation de toxines néfastes pour la mémoire. 

Pour confirmer ces hypothèses, les chercheurs veulent recruter de nouveaux participants, plus âgés, afin d’analyser leur sommeil. 13 personnes âgées de 23 à 33 ans avaient permis de réaliser la première partie de l’étude. "Nous avons tellement de personnes qui ont envie de participer car elle veulent être payées pour dormir, s’amuse Laura Lewis, mais leur travail est en réalité la partie la plus difficile de notre étude. Nous avons tout un équipement et des technologies compliquées, et le problème que nous rencontrons souvent est que les gens n’arrivent pas à dormir car ils sont dans un tube de métal très bruyant, et que c’est un environnement étrange." Si vous aviez envie de participer, vous êtes prévenus.