Hémorroïdes. Tout le monde a déjà entendu ce vilain mot et sait qu’il concerne la région anale. En état normal, les hémorroïdes sont des formations veineuses situées autour et à l’intérieur de l’anus et du rectum. Elles sont indolores sauf quand survient une crise hémorroïdaire, causée par une dilatation anormale des veines. Il existe de types d’hémorroïdes : externes et internes. Que ce se passe-t-il lors d’une crise d’hémorroïdes externes ?
Le docteur Philippe Godeberge, gastroentérologue à Paris détaille : “Quand un caillot sanguin se forme brutalement, une boule douloureuse apparaît : votre médecin parle de thrombose hémorroïdaire. N’ayez pas d’inquiétude, ce caillot dans cette veine n’est ni une phlébite ni une embolie pulmonaire.”
“Au moment de la toilette ou de l’essuyage après la selle, on perçoit cette grosseur : c'est l’hémorroïde externe dilatée par ce caillot de sang et une fois que la grosseur et l’hématome se sont résorbés, la vie reprend son cours jusqu’à la crise suivante”, explique-t-il dans une vidéo pour Fréquence Médicale sur le sujet.
Grossesse et accouchement peuvent entraîner des crises
“Si la peau a été étirée de façon importante à cause d’une volumineuse thrombose, elle ne va pas se rétracter complètement. Il va alors persister un petit repli indolore au bord de l’anus, séquelle de cet étirement cutané. On appelle ce repli une marisque”, poursuit-il.
Enfin, grossesse et accouchement peuvent aussi laisser des marisques. “Les thromboses hémorroïdaires sont fréquentes pendant les grossesses et la peau imprégnée d’hormones se laisse facilement distendre. Ainsi, des hémorroïdes externes peuvent apparaître chez des jeunes mamans qui, jusque-là, ne s’étaient plaint de rien”, indique le spécialiste.
Pour soulager les démangeaisons, vous pouvez acheter des produits disponibles en pharmacie sans ordonnance tels que de l’onguent, de la crème ou des suppositoires. La plupart de ces produits renferment de l’hydrocortisone ou de la benzocaïne. Il est possible d’apaiser la douleur via un analgésique oral ou local. Ou vous pourrez demander à votre médecin de vous préscire un onguent à base de nitroglycérine ou de nifédipine pour soulager la douleur en réduisant la pression dans les veines.
Manger des fibres, s’hydrater, aller à la selle régulièrement et faire du sport
Au cas où aucune de ces solutions ne feraient disparaître la crise et que vous soyez sujet aux récidives, il est possible de soulager la douleur par chirurgie. Le chirurgien vous mettra alors sous anesthésie locale et enlèvera une petite région autour de l’anus, dont les veines atteintes. Cette opération doit toutefois être effectuée dans les 72 heures suivant l’apparition des symptômes.
Mais avant d’en arriver là, il existe des moyens simples et efficaces de prévenir une crise hémorroïdaire. Les spécialistes recommandent en premier lieu de manger le plus de fibres possible, présentes dans les fruits, les légumes et les céréales complètes. En effet, les fibres ramollissent les selles et augmentent leur volume, ce qui facilite leur expulsion en douceur. Pensez également à boire suffisamment d’eau quotidiennement et à manger lentement le matin, l’intestin ayant surtout tendance à se vider après le petit-déjeuner.
Pratiquez une activité physique régulière pour stimuler votre transit et bien sûr, allez aux toilettes plusieurs fois par jour. Car plus vous attendrez, plus les selles deviendront sèches et dures. Une fois sûr le trône, évitez de forcer en retenant votre souffle, et ne passez pas plus de temps que nécessaire dans cette position car les muscles y sont relâchés, ce qui entraîne un afflux de sang. Autrement dit, ne vous lancez pas un roman. Le téléphone est également à bannir des toilettes.