Les Français sont parmi les plus grands adeptes des médicaments, ils en consomment encore 48 boîtes par an, soit plus de 3 milliards en tout ! C'est le constat que dresse l'Agence de sécurité du médicament (Ansm) dans son dernier rapport sur l'analyse des ventes de médicaments en France en 2012. Pourtant, l'état du marché pharmaceutique français évolue. Après avoir ralenti au cours de ces dernières années, il est aujourd'hui en baisse.
En effet, le montant total des ventes de médicaments a reculé en France en 2012 de - 1,5 %. Ce chiffre recouvre toutefois des situations bien différentes. Alors que les ventes réalisées par les entreprises pharmaceutiques à destination du marché officinal ont diminué en 2012 (- 2,8 %), celles destinées aux hôpitaux ont progressé (+3%).
Par ailleurs, un autre secteur semble résister à cette crise du médicament, celui des génériques. Ce marché qui était en recul en 2011, a de nouveau progressé en 2012. « Les mesures adoptées au début de l’été 2012 pour favoriser la substitution des génériques ont très largement contribué à cette reprise », indique l'Ansm.
Par ailleurs, l'offre de médicaments est très diversifiée en France. 2 800 substances actives différentes y sont commercialisées en 2012. Elles correspondent à 11 000 spécialités. S'agissant des médicaments les plus attractifs du marché, en ville, ce sont les formes orales sèches (comprimés et gélules principalement) qui sont quantitativement les plus vendues (plus des deux tiers du marché) alors qu'à l’hôpital, ce sont les formes injectables qui sont les plus utilisées (près de deux tiers du marché).
Au niveau des quantités écoulées sur le marché, les analgésiques sont les produits les plus vendus suivis par les psychotropes et les antibiotiques. Ce dernier constat n'est toutefois pas surprenant car un rapport publié le 17 juin par l'Ansm relevait déjà que la consommation d'antibiotiques des Français était de nouveau en augmentation et cela depuis plusieurs années. Au final, le marché français avoisine tout de même les 27,2 milliards d’euros.
Enfin, les Français restent toujours peu friands de l'automédication car le marché des spécialités non remboursables représente 9 % des ventes en valeur et 15 % en quantités. Notons toutefois qu'il est en progression, cela s’explique en partie par le déremboursement de 150 présentations en 2012.