La santé intestinale dit beaucoup de la santé globale. L’autrice Giulia Enders l’a montré dans son best-seller Le Charme discret de l’intestin, paru en 2015. Des chercheurs de l’université de Floride du Sud prouvent que chez le nouveau-né aussi, la santé du microbiome est primordiale. D’après leurs conclusions, des anormalités dans le microbiome sont associées aux retards de croissance.
Un début de vie dans le stress
Les chercheurs ont suivi 78 enfants pesant moins de 1,3 kilos à la naissance, dans des unités de soins intensifs en néonatalogie. Leurs selles ont été analysées pendant six semaines. L’autrice principale de l’étude, Maureen Groer, a constaté que tous les enfants étaient atteints de dysbiose, un déséquilibre du microbiome intestinal. D’après elle, ce dérèglement était lié à leurs troubles de croissance. “Ces enfants sont venus au monde en ayant déjà expérimenté des épisodes de stress important dans le ventre de leur mère”, souligne l’autrice. Lorsqu’ils sont placés dans des unités de soin intensif, ils sont toujours soumis au stress : ils sont soignés par antibiotiques, subissent des interventions médicales lourdes et sont moins fréquemment avec leur mère. La plupart du temps, ils consomment plus de préparations infantiles que de lait maternel, or il permet justement aux bébés de développer leur microbiote grâce aux bactéries transmises de la mère à l’enfant. Selon elle, ce début de vie mouvementé ne serait pas propice à un rééquilibrage du microbiote.
Malgré un retour à une vie normale, le retard de croissance persiste
Pendant 4 ans, les chercheurs ont continué à suivre ces enfants. Au fur et à mesure des années, la santé de leur microbiome s’est améliorée. D’après l’autrice, cela pourrait être grâce au retour à une vie normale et à une alimentation plus classique. Les enfants restaient toutefois trop petits pour leur âge et pesaient souvent trop lourd. La scientifique s’intéresse maintenant aux conséquences des déséquilibres intestinaux sur le développement neuronal et le comportement des enfants.