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Vie urbaine

La pollution sonore augmenterait la gravité des AVC

Par Mégane Fleury

Des chercheurs espagnols constatent que les personnes qui vivent en ville, dans des espaces bruyants, ont un risque plus élevé de souffrir d’un AVC grave, à l’inverse, pour les personnes qui vivent à la campagne, il est réduit. 

Diego_cervo/iStock

Vivre en ville peut dégrader la santé. Si les conséquences de la pollution sont connues, des chercheurs espagnols mettent en avant un autre élément néfaste pour les organismes humains : le bruit. Dans une recherche réalisée à Barcelone, ils montrent que la pollution sonore peut aggraver les accidents vasculaires cérébraux (AVC).  

Qu’est-ce qu’un AVC grave ?

L’équipe de recherche a étudié les cas de près de 3 000 patients admis entre 2005 et 2014 pour un AVC ischémique au sein de l’hôpital del Mar, à Barcelone. Ce type d’AVC est dû à l’obstruction d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. Leur niveau de gravité peut être déterminé grâce à plusieurs éléments : la partie du cerveau affectée, l’étendue de la lésion cérébrale ou encore la présence d’autres facteurs de risque comme l’athérosclérose ou le diabète.

Plus il y a de verdure, moins les AVC sont graves

Les chercheurs ont collecté des informations sur leur exposition aux particules fines, au bruit et sur la proximité d'aires végétales. Les personnes vivant dans des endroits bruyants ont 30 % de risques supplémentaires d’être victime d’un AVC grave, celles habitant près d’espaces verts ont un risque réduit de 25%. “Plus il y a d’espaces verts, moins les AVC sont graves, confirme l’autrice principale de l’étude, le Dr Rosa Maria Vivanco. Et plus il y a de bruit, plus c’est sérieux. Cela suggère que des facteurs, différents de ceux que l’on associe traditionnellement aux AVC, pourraient être importants.” Les auteurs soulignent que vivre près d’aires végétales a de multiples bénéfices sur la santé humaine : cela réduit le stress, augmente le niveau d’activité physique ou favorise les interactions sociales.

Quid de la pollution de l’air ?

Les chercheurs n’ont tiré aucune conclusion sur les effets de la pollution atmosphérique sur le risque d’AVC car les participants ont été exposés à des niveaux similaires de particules fines dans leur vie, ce qui ne permettait pas d'établir des constats pertinents. D’autres études ont été consacrées à ce sujet. En 2016, dans The Lancet, des scientifiques ont prouvé qu’un AVC sur 10 pouvait être attribué à la pollution de l’air en 2013 dans les pays à haut revenu. D’après l’Organisation mondiale de la santé, chaque année, 15 millions de personnes feraient un AVC dans le monde.