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Santé mentale

Une personne sur dix a connu un épisode dépressif avant de mourir

Par Mégane Fleury

Les symptômes de la dépression s’intensifient souvent dans les mois qui précèdent le décès. 

KatarzynaBialasiewicz/iStock

Tous les âges de la vie peuvent être marqués par l'apparition d’une dépression. Une étude américaine montre que la maladie frappe fréquemment avant le décès. Dans Journal of the American Geriatrics Society, les chercheurs montrent près de 6 personnes sur dix connaissent un épisode dépressif dans le mois qui précède leur mort. 

Des symptômes de plus en plus importants jusqu’au décès 

L’équipe de recherche a réalisé des entretiens avec plus de 3 000 personnes, décédées avant la fin de l’étude. Les chercheurs ont constaté que les symptômes dépressifs augmentaient progressivement à partir de 12 jusqu’à 4 mois avant le décès. De 4 à 1 mois avant la mort, ils parlent d’une “escalade” des symptômes. Au total, 59,3% des personnes interrogées ont eu un épisode dépressif dans le mois qui a précédé leur décès.  

Des différences selon les profils 

Les scientifiques constatent des différences de risque selon le profil de la personne interrogée. Les femmes, les jeunes et les personnes non-blanches ont un risque plus élevé d’être atteint de dépression. Le moment où la maladie frappe varie aussi selon les pathologies : les patients atteints de cancer ont signalé un accroissement de leurs symptômes dépressifs au moment où ils étaient en fin de vie, alors que pour les patients atteints de maladie pulmonaire confiaient ressentir des symptômes importants tout au long de l’année qui a précédé leur décès. 

La nécessité d’une meilleure prise en charge 

Pour l’autrice de l’étude, Elissa Kozlov, les résultats montrent la nécessité d’une meilleure prise en charge : “les symptômes psychologiques doivent être traités tout au long de la vie, mais surtout lorsqu’ils s’inscrivent dans le contexte d’une maladie grave ou chronique, pour réduire la souffrance et la détresse et aider les patients à avoir une ‘bonne mort’”. Selon elle, il faut accentuer les recherches scientifiques et en politiques publiques pour permettre de former plus de personnel à la prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques et mentaux, qui sont en fin de vie. D’après l’Inserm, un personne sur 5 a souffert ou souffrira d’une dépression pendant sa vie.