Le cancer du poumon est le quatrième plus fréquent en France après celui de la prostate, du sein et le colorectal. Chaque année, 46 363 nouveaux cas sont diagnostiqués, d’après l’Institut national du cancer. Et d’après une nouvelle étude parue le 24 octobre dans la revue JAMA Oncology, manger régulièrement des fibres et des yaourts pourrait protéger de cette maladie. En effet, des chercheurs du Vanderbilt University Medical Center (Nashville, Tennessee, Etats-Unis) ont établi une corrélation entre ces aliments et l’incidence du cancer du poumon. Mais en attendant d’en savoir plus, le meilleur moyen d’éviter un cancer du poumon reste encore de ne pas fumer ou d’arrêter au plus vite.
Les chercheurs ont examiné les données provenant de plus de 1,4 million de personnes pendant huit ans. Pendant cette période, 18 822 cas de cancer du poumon ont été diagnostiqués. Après avoir pris en compte des facteurs connus pour entraîner une tumeur pulmonaire, les scientifiques ont remarqué que la consommation de yaourts et de fibres était liée à une réduction du risque de cas de cancer du poumon.
Dans le détail, les personnes consommant régulièrement de grandes quantités de fibres et de yaourts avaient entre 15 à 19% moins de risque de développer un cancer du poumon. Ceux qui mangent régulièrement des fibres et des yaourts sont quant à eux 33% susceptibles d’être atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), facteur de risque de développement du cancer du poumon.
Un microbiote intestinal plus sain
Si aucun lien de causalité n’est démontré, les chercheurs veulent comprendre ce qui pourrait expliquer cette corrélation. Ils avancent donc la piste du microbiote intestinal. Les propriétés prébiotiques et probiotiques des fibres et des yaourts réduiraient l’inflammation de ce dernier et maintiendraient certaines voies métaboliques oncogènes endormies. “Le microbiome de l'intestin joue un rôle majeur dans la réduction de l'inflammation, l'un des principaux promoteurs du cancer du poumon”, explique la chercheuse Jae Jeong Yang au site spécialisé Bicycling. “Nous pensons que les personnes qui consomment plus de fibres et de yaourt ont un microbiome plus sain, ce qui favoriserait une bonne santé générale”, poursuit-elle.
“La consommation de fibres alimentaires et de yaourt a été associée à une réduction du risque de cancer du poumon après ajustement en fonction des facteurs de risque connus et chez les personnes n'ayant jamais fumé. Nos résultats suggèrent un rôle protecteur potentiel des prébiotiques et des probiotiques contre la carcinogenèse pulmonaire”, conclut donc les chercheurs.
Cette étude n’est pas la première du genre. En avril, des chercheurs avaient déjà montré que consommer des aliments riches en fibres tels que des légumineuses (haricots rouge, lentilles…), des céréales, des noix ou des fruits permettait à l’organisme de produire des acides gras, essentiels dans la prévention de certaines maladies pulmonaires comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
L’importance des fibres pour la santé
En France, les autorités sanitaires recommandent aux adultes de consommer au moins 25 à 30 grammes de fibres par jour. Mais peu de personnes suivent ces conseils. En effet, chez nous, l’ingestion journalière moyenne de fibres est estimée entre 15 et 22 grammes. C’est pourquoi, dans sa nouvelle campagne, lancée le 22 octobre, Santé publique France insiste sur l’importance des fibres.
Sur le site mangerbouger.fr, l’organisme donne des idées de recettes et des astuces simples pour mieux manger et insiste sur deux catégories d’aliments riches nutritionnellement et accessibles financièrement : les légumes secs et les féculents complets (pain complet ou aux céréales, pâte et semoule complètes..). Car à l’heure actuelle, 60% des adultes ne mangent pas de produits céréaliers complets et 85% consomment des légumes secs moins de deux fois par semaine.
Outre leurs possibles effets bénéfiques sur les poumons, les fibres ont pour intérêt de limiter l’assimilation de glucides. En ayant des fibres dans son alimentation, on ralentit le passage du sucre dans le sang. C’est bénéfique pour le poids et pour prévenir les problèmes de diabète. Par ailleurs, le ralentissement des sucres dans le sang fait durer plus longtemps la sensation de satiété et permet donc de tenir entre deux repas sans grignoter des snacks malsains.