Selon l’OMS, 400 millions de personnes seraient atteintes de diabète dans le monde. Chez ces individus, l’organisme peine à produire de l’insuline, ce qui entraîne une élévation du taux de sucre dans leur sang. Si cette maladie frappe les hommes et les femmes, elle ne les affecte pas de la même manière. Risque augmenté de développer des maladies cardiaques, complications possibles lors d’une grossesse, infections urinaires à répétition…les femmes diabétiques semblent faire face à davantage de problèmes. A l’occasion de la nouvelle édition de la Journée mondiale du diabète le 14 novembre, Pourquoi Docteur vous en dit plus.
Un risque augmenté de maladies cardiaques
Alors que chez les hommes atteints de diabète le risque de développer une maladie cardiaque est deux à trois fois plus élevé, chez les femmes diabétiques, il l’est six fois plus. Elles sont plus susceptibles d'avoir un mauvais contrôle glycémique, des taux de cholestérol malsains, d'être obèses ou de souffrir d’hypertension. Elles sont également plus concernées par la mort par insuffisance cardiaque.
“C'est dû aux différences biologiques dans leur façon de vivre les crises cardiaques. Les femmes peuvent être plus sujettes aux nausées, à l'essoufflement ou à l'inconfort au dos et à la mâchoire qu'aux douleurs thoraciques classiques de type angine. Cela peut retarder le diagnostic et le traitement, ce qui augmente le risque de complications”, explique le Dr Kenny Cole, spécialiste de la maladie, au site anglo-saxon BusinessReport.
Plus d’infections urinaires
Si la plupart des femmes expérimentent au moins une infection urinaire au cours de leur vie, celles atteintes du diabète sont plus à risque. Surtout si leur taux de glycémie est élevé, selon le CDC (Centers for Disease Control and Prevention). “Parmi les causes, mentionnons l'hyperglycémie et une mauvaise circulation sanguine (qui réduit la capacité de l'organisme à combattre les infections). De plus, certaines femmes ont des vessies qui ne se vident pas complètement à cause du diabète, ce qui crée un environnement parfait pour la croissance des bactéries”, est-il expliqué sur le site de l’autorité sanitaire américaine.
Pour prévenir ces infections, l’organisme préconise donc aux femmes diabétiques de bien contrôler leur niveau de glycémie. Comme pour toutes, il est également recommandé de boire beaucoup d’eau, d’uriner souvent et de porter des sous-vêtements en coton.
Le cycle menstruel complique la gestion de la glycémie
Les changements hormonaux avant et pendant les règles peuvent compliquer la prédiction de la glycémie. Il arrive que les femmes aient des règles plus longues ou plus abondantes que d’ordinaire et les envies de manger qui surviennent souvent au cours de cette période peuvent encore un peu plus compliquer les choses. “Si vous utilisez de l'insuline, vous devrez peut-être en prendre davantage dans les jours précédant vos règles. Discutez avec votre médecin de la possibilité de modifier votre posologie au besoin. Le fait d'être active la plupart des jours, de manger des aliments sains en quantité suffisante et de dormir suffisamment peut également aider”, conseille le CDC.
Des relations sexuelles perturbées
Si un homme diabétique peut souffrir de problèmes d’érection, une femme atteinte de la maladie peut quant à elle avoir des problèmes de lubrification au moment de l’excitation sexuelle. L’atteinte des artères et des nerfs entraînent alors une diminution du gonflement des tissus sexuels autour du vagin et au niveau du clitoris. Cette sécheresse vaginale peut entraîner des douleurs au moment de la pénétration, ce qui, à terme, peut bien sûr avoir des conséquences néfastes sur la libido. Pour remédier à ces problèmes, il s’agit bien sûr d’équilibrer le diabète le mieux possible. Il est également possible d’utiliser du lubrifiant et de se muscler le périnée.
Complications pendant la grossesse
Les femmes diabétiques voulant avoir un bébé doivent planifier leur grossesse en avance. En effet, l’hyperglycémie peut augmenter les risques de pré éclampsie (hypertension artérielle), d’accouchement par césarienne, de fausse couche ou que le bébé naisse prématurément. Par ailleurs, les organes de l’enfant se formant au cours des deux premiers de la grossesse, souffrir d’hyperglycémie pendant cette période peut entraîner des malformations congénitales.
Le risque du diabète gestationnel
Il s’agit d’une hyperglycémie spécifique à la grossesse. N’importe quelle femme peut le développer, mais celles qui sont en surpoids ou ayant des antécédents de diabète de type 2 dans leur famille sont plus à risque. Si on vous diagnostique un diabète gestationnel, votre médecin vous aidera à maintenir votre glycémie à un niveau normal en guidant votre alimentation et en vous encourageant à faire de l’exercice régulièrement. Vous pourriez toutefois avoir également besoin d’antidiabétiques ou d’injections d’insuline.
Si le diabète gestationnel disparaît habituellement après la naissance, environ 50% des femmes qui en ont eu développent ensuite un diabète de type 2. Aussi, si vous avez été concernée, pensez à vous faire dépister quatre à douze semaines après l’accouchement. Continuez ensuite à le faire tous les un à trois ans.
Complications pendant la ménopause
La ménopause induisant une baisse des oestrogènes, la glycémie des femmes diabétiques peut fluctuer de manière imprévisible, ce qui peut entraîner une prise de poids importante. Ce bouleversement hormonal peut également empirer la sécheresse vaginale et les lésions nerveuses dont les femmes diabétiques sont déjà souvent atteintes.
Rappelons toutefois que le diabète est une maladie gérable sous réserve que les patients contrôlent régulièrement leur glycémie et adoptent une pratique sportive régulière ainsi qu’une alimentation saine. A ce sujet, les experts recommandent notamment de tenir un journal de bord où noter contenu de ses repas en détail. Limitez les glucides, mangez des viandes maigres et diminuez votre consommation d’alcool et de tabac autant que possible.