En France, 25% des produits alimentaires détiennent le logo Nutri-Score, cet étiquetage qui les classe de A à E et du vert au rouge en fonction de leur qualité nutritionnelle. Avec la Belgique, l’Hexagone est en avance sur ses voisins européens à ce sujet. Des eurodéputés, eux, veulent aller plus loin. Ainsi, ils soutiennent une pétition d’initiative citoyenne européenne pour rendre le Nutri-Score obligatoire dans toute l’Union. Aujourd’hui, il n’est que facultatif.
Pour convaincre les citoyens, une poignée d’eurodéputés s’est notamment déplacée dans un supermarché belge. Pour que la Commission européenne puisse lancer le processus législatif, il faut que la pétition recueille un million de signatures avant le 8 mai 2020, et dans au moins sept Etats membres. La pétition a été mise en ligne sur son site internet.
Encourager les entreprises à faire mieux
En plus de mieux informer le consommateur sur les valeurs nutritionnelles du produit qu’il est sur le point d’acheter, le Nutri-Score peut pousser les marques à faire mieux. Si le logo devient obligatoire, “ça va encourager les entreprises à changer de catégorie en mettant moins de sel, moins de sucre ou moins de matières grasses”, explique Monique Goyens, directrice générale du Bureau européen des consommateurs, qui regroupe 43 associations nationales. Récemment, le distributeur Casino a annoncé qu’il apposera le logo Nutri-Score sur l’ensemble des produits de sa propre marque, soit 3000 références. Idem pour Nestlé, qui a décidé d’adopter le logo après des années de refus.
Des années de bras de fer
Pour le moment, la réglementation européenne interdit aux Etats membres de rendre obligatoire tout système d’information nutritionnelle. En France, le Nutri-Score a été officiellement adopté en 2017, suivi de l’Espagne, de la Belgique et de l’Allemagne. Bien qu’il soit facultatif, il a fallu des années de bras de fer et de négociations avant qu’il puisse se trouver dans les rayons de supermarchés. La ministre de la Santé Marisol Touraine, sous la présidence de François Hollande, a été la première à vouloir l’inscrire dans la loi. Elle s’est heurtée à de nombreuses pressions, notamment de la part des lobbys, selon le Pr Serge Herchberg, épidémiologiste et inventeur du Nutri-Score.