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Neurosciences

La méditation aiderait notre cerveau à commettre moins d'erreurs

Par Charlotte Arce

Faire régulièrement de la méditation en pleine conscience aiderait notre cerveau à être plus attentif, et donc à commettre moins d’erreurs.

fizkes/iStock

Soulager les douleurs chroniques, diminuer les acouphènes et le stress, soigner les addictions ou encore stimuler la mémoire. Ces dernières années, de nombreuses études se sont penchées sur les bienfaits de la méditation de pleine conscience sur notre santé.

Cette pratique, qui consiste à se focaliser uniquement sur le moment présent en étant attentif à notre respiration, à nos pensées et à nos sensations, serait non seulement relaxante, mais aurait aussi le pouvoir de modifier notre activité cérébrale.

La méditation de pleine conscience, au cœur des recherches en neurosciences

C’est ce que révèle une nouvelle étude - la plus grande du genre menée à ce jour - par la Michigan State University (MSU), publiée dans la revue Brain Sciences. Selon ses auteurs, la méditation de pleine conscience aiderait notre cerveau à être plus en alerte et à reconnaître plus rapidement les erreurs qu’il commet.

“L'intérêt des gens pour la méditation et la pleine conscience dépasse ce que la science peut prouver en termes d'effets et d'avantages, explique Jeff Lin, candidat au doctorat en psychologie de la MSU et coauteur de l'étude. C'est incroyable que nous ayons pu voir comment une séance de méditation guidée peut produire des changements dans l'activité cérébrale chez les non-méditants.”

Selon lui, la médiation de pleine conscience est différente des autres formes de méditation. Si la plupart d’entre elles “vous amènent à vous concentrer sur un seul objet, généralement votre respiration”, la méditation de pleine conscience va plus loin puisqu’elle fait prêter attention à celui ou celle qui la pratique “à tout ce qui se passe dans son esprit et dans son corps.”

Une meilleure détection immédiate des erreurs

D’après les auteurs, cette focalisation sur ses sensations et ses pensées permettrait de modifier en profondeur la façon dont fonctionne le cerveau. Pour le prouver, ils ont recruté plus de 200 participants qui n’avaient jamais pratiqué la méditation auparavant.

Chacun d’entre eux s’est prêté à un exercice de méditation de pleine conscience de 20 minutes, tandis que les chercheurs mesuraient leur activité cérébrale par électroencéphalographie, ou EEG. Ils ont ensuite passé un test de distraction informatisé.

“L'EEG peut mesurer l'activité cérébrale au niveau de la milliseconde, de sorte que nous avons obtenu des mesures précises de l'activité neurale juste après les erreurs par rapport aux réponses correctes, détaille Jeff Lin. Un certain signal neuronal se produit environ une demi-seconde après une erreur appelée positivité de l'erreur, qui est liée à la reconnaissance consciente des erreurs. Nous avons constaté que la force de ce signal est augmentée chez les méditants par rapport aux contrôles.”

Pour les chercheurs, ces résultats sont prometteurs, bien que les participants n’aient pas constaté d’améliorations immédiates dans l’exécution des tâches. “Ces résultats démontrent clairement ce que 20 minutes de méditation peuvent faire beaucoup pour améliorer la capacité du cerveau à détecter les erreurs et à y prêter attention”, affirme Jason Moser, co-auteur des travaux.

Les recherches des scientifiques ne sont pas terminées. La prochaine étape sera d’inclure davantage de participants pour tester différentes formes de méditation et ainsi déterminer si les changements dans l'activité cérébrale peuvent se traduire par des changements de comportement avec une pratique à plus long terme.

“C'est formidable de voir l'enthousiasme du public pour la pleine conscience, mais il reste encore beaucoup de travail à faire d'un point de vue scientifique pour comprendre les avantages qu'elle peut avoir et, tout aussi important, comment elle fonctionne réellement, conclut Jeff Lin. Il est temps qu'on commence à la regarder d'un œil plus rigoureux.”