C’est une délicate opération et un exploit chirurgical qui s’est déroulé mercredi 13 novembre au service de chirurgie pédiatrique de l'hôpital Femme-Mère-Enfant-HCL de Lyon : la séparation de fillettes siamoises tout juste âgées d’un an.
Nées le 6 novembre 2018 au Cameroun, Bissie et Eyenga Merveille étaient jusqu’à présent reliées par l’abdomen, avec une partie du foie en commun. L’intervention de cinq heures, dirigée par le Pr Pierre Yves-Mure, chef de service adjoint en chirurgie pédiatrique à l'hôpital Femme Mère-Enfant, a permis de les séparer.
Opérées "avec succès", les deux petites filles désormais jumelles sont encore en réanimation. Leur état est stable. "Elles vont pouvoir découvrir le monde individuellement", se sont réjouis les Hospices Civils de Lyon (HCL) dans un communiqué.
Les deux petites siamoises camerounaises sont maintenant des jumelles ! L'intervention, réalisée à l'#HFME des #HCL, pour les séparer est un succès ???? https://t.co/dCAdzNF8HR pic.twitter.com/jNKW3j7dXH
— HCL - Hospices Civils de Lyon (@CHUdeLyon) November 13, 2019
Une rééducation et un suivi psychologique
Au total, une vingtaine de personnes ont été mobilisées pour s’occuper des deux fillettes, prises en charge individuellement après leur séparation. “Nous avons instauré un pool d'anesthésistes, de chirurgiens et de réanimateurs et chaque spécialité a évalué et expertisé la prise en charge très spécifique des fillettes, explique le Pr Mure dans le communiqué. Chaque membre de l'équipe a su adapter sa pratique à la morphologie atypique des deux petites”, poursuit-il. “En tant que spécialiste de la greffe de foie, je suis intervenu sur cet organe et je n'ai pas eu de complication”, complète le Dr Rémi Dubois, praticien de l'établissement.
Si Bissie et Eyenga sont désormais séparées et tirées d’affaire, leur suivi n’est pas terminé. Après leur sortie de réanimation, elles sont ensuite transférées dans le service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital Femme Mère Enfant où elles débuteront leur réanimation. Déjà prise en charge, ainsi que leur mère, par un psychologue, leur devenir psychologique et psychomoteur sera étroitement surveillé.
Une conférence de presse devrait être organisée d’ici une dizaine de jours en présence des fillettes, en fonction de leur état de santé, ainsi qu’en celle de l’équipe médicale et de l’association La Chaîne de l’Espoir, qui a organisé leur rapatriement depuis le Cameroun.