Après les États-Unis, la Belgique doit elle aussi faire face à son premier décès lié à l’usage de la cigarette électronique : celui de Raphaël, un jeune Bruxellois de 18 ans qui a succombé le 6 novembre dernier à une insuffisance respiratoire.
Selon les autorités belges, c’est bien le vapotage qui serait à l’origine de ce décès prématuré. “Le lien avec la cigarette électronique est établi”, a ainsi affirmé jeudi 14 novembre Maggie De Bock, la ministre de la Santé, devant la Chambre des représentants. “Il n’y a chez ce patient aucune autre explication pour une pneumonie grave. (…) J’ai demandé à mes services de recueillir plus d’informations sur les circonstances du “La politique actuelle de notre gouvernement sur l’e-cigarette sera bientôt mise à jour sur la base des nouveaux conseils du Conseil supérieur de la santé”, a-t-elle encore précisé face aux députés.
Un mélange toxique de CBD et d’acétate de vitamine E
Comme aux États-Unis, où les recharges de cigarette électronique vendues au marché noir ont occasionné des maladies pulmonaires chez plus de 2 000 vapoteurs, ainsi que 39 décès, c’est vraisemblablement un dérivé du cannabis qui est à l’origine du décès du jeune homme.
Début novembre, les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) sont parvenus à identifier le nom de la molécule incriminée : l’acétate de vitamine E, une huile de vitamine ajoutée aux recharges de cannabidiol (CBD) et qui, inhalée ou chauffée, devient toxique.
“Ces analyses apportent la preuve directe que l’acétate de vitamine E est le principal responsable de lésions dans les poumons”, avait déclaré Anne Schuchat, directrice adjointe des CDC.
Cité par plusieurs médias, le père de Raphaël a confirmé que son fils a “testé du CBD par vapoteuse avec son frère et sa mère vers la mi-septembre. “Eux n’ont rien eu”, a-t-il ajouté. Une quinzaine de jours après avoir inhalé du CBD, Raphaël a été victime d’une violente toux, qui s’est transformée en bronchite. Hospitalisé le 4 octobre, il a été placé en coma artificiel le 10 octobre quand ses poumons ont arrêté de fonctionner.
La cigarette électronique de plus en plus critiquée
Ce nouveau décès intervient alors que la cigarette électronique est de plus en plus pointée du doigt pour sa nocivité sur la santé pulmonaire. Dans un rapport publié en juillet dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estimait que la cigarette électronique était “incontestablement nocive” et représentait un “risque pour la santé”.
Un avis partagé par des chercheurs qui, en octobre, ont publié dans le BMJ une vaste méta-analyse qui met en lumière les effets du vapotage sur le système respiratoire. Selon ses auteurs, la présence dans les e-liquides de substances comme la nicotine, le propylène glycol/glycérine végétale et les arômes augmenterait les “symptômes de type bronchite, l'augmentation de l'asthme, l'essoufflement”, ainsi que le risque de lésions pulmonaires et d'immunosuppression, comme une susceptibilité accrue aux infections bactériennes ou virales.