Ils sont dix enfants, résidant aux Rousses, à Morbier, à Morez, à Saint-Pierre et à Prémanon, dans le nord du Jura, à avoir développé un cancer pédiatrique. Le plus jeune est âgé de 6 mois au moment du diagnostic, le plus grand de 13 ans.
Comment expliquer une telle concentration de cas ? C’est ce que l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté devra déterminer. Saisie en juillet dernier en raison d’un “nombre anormalement élevé de cancers touchant des enfant”" résidant dans cinq communes voisines du nord du Jura, elle a annoncé jeudi dans un communiqué l’ouverture d’une enquête épidémiologique.
“Sur la base de ce signalement et après contact avec les familles, l'agence a établi une liste de dix cas, en lien avec les médecins traitants et le CHRU de Besançon, qui a apporté son appui pour la confirmation des diagnostics”, précise l'ARS dans le communiqué.
Une enquête sur plusieurs mois
L’objectif de cette enquête épidémiologique, qui devrait durer plusieurs mois, est double : d’abord recenser d’autres éventuels nouveaux cas dont elle n’aurait pas eu jusqu’ici connaissance. Mais aussi établir une connexion entre les enfants afin de déterminer l’existence d’expositions environnementales communes.
“La confrontation de l'ensemble des données collectées permettra de statuer sur la plausibilité d'un lien entre des expositions suspectées et la survenue de l'agrégat de cas”, note l'agence régionale.
Dans l’attente des résultats, une réunion d’information s’est tenue mi-octobre avec les familles pour “échanger sur la démarche, ses objectifs, la méthode employée et l’implication de ces familles dans le processus.” Celles-ci devront notamment répondre à un questionnaire détaillé pour analyser les parcours des enfants et y déceler d’éventuels points communs.
Cette concentration de cancers pédiatriques n’est pas sans rappeler des cas similaires recensés dans l’Eure, où neuf enfants âgés de 5 à 11 ans sont suivis par le CHU de Rouen pour un cancer. Tous habitent ou sont gardés dans les communes d’Igoville ou du Pont-de-l’Arche, dans un rayon de 3 km. L’enquête épidémiologique ouverte début octobre par l’Agence régionale de santé devra notamment se pencher sur la responsabilité des industries chimiques implantées en bord de Seine, non loin des résidences des enfants.