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Médicaments et risques

Calvitie : une enquête lancée sur les effets secondaires du Propecia

Par Mégane Fleury

Le médicament Propecia provoquerait des troubles dépressifs et de la libido et parfois des comportements suicidaires. Les symptômes peuvent persister après l’arrêt du traitement. 

PaulMaguire/istock

Des experts vont examiner les effets secondaires du Propecia. Le tribunal de grande instance de Nanterre a ordonné, mardi 15 novembre, le lancement d’une expertise sur ce médicament prescrit contre la calvitie. Il a été préalablement saisi par deux hommes et la famille d’un autre décédé. Ils soupçonnent le traitement de provoquer des troubles de l’humeur et de la libido.  

Le Propecia a-t-il provoqué le suicide d’un jeune de 25 ans ? 

Les experts devront déterminer si "le dommage survenu et ses conséquences étaient probables, attendus et redoutés" et si le médicament provoque une "atteinte permanente à l’intégrité physique et/ou psychique". Le laboratoire Merck Sharp & Dohme (MSD) financera les coûts de l’expertise à 75%. 

En 2016, un jeune de 25 ans s’est suicidé. Pour sa mère, le médicament est la cause de cet acte dramatique. Romain Mathieu souffrait de divers troubles psychologiques dont des troubles de la libido, de la concentration et de la mémoire. Il a pris du Propecia entre 2010 et 2013 suite aux recommandations de sa dermatologue et de médecins généralistes. 

Des alertes de l’ANSM dès 2012

Le Propecia, nom commercial du finastéride, est prescrit depuis 1999. Il bloque la testostérone, l’hormone qui provoque la chute des cheveux. En 2012, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a alerté sur des effets secondaires possibles, en 2017, elle a émis une mise en garde concernant un risque accru de dépression. "Tout changement d’humeur doit conduire à une interruption du traitement et à une surveillance", précise le texte publié par l’ANSM. Il indique également que les troubles sexuels peuvent persister après l'arrêt du traitement. 

D’autres dossiers seront portés devant la justice 

En mars 2019, une dizaine d’hommes a saisi la justice pour "défaut d’information". D’après l’avocat des demandeurs, Charles Joseph-Oudin, d’autres dossiers devraient être portés devant la justice dans les mois à venir. Il aurait encore plus de 70 dossiers à constituer. En France, environ 30 000 hommes prendraient du Propecia.