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Maladies cardiovasculaires

Infarctus, insuffisance cardiaque, AVC: le niveau des "lipoprotéines a" est bien un facteur de risque

Par Thierry Borsa

Abaisser le niveau des “lipoprotéine ” peut diminuer le risque cardiovasculaire et prolonger l'espérance de vie. C'est ce que révèle une étude présentée lors du congrès le l'American Heart Association.

ThitareeSarmkasat/iStock

La trop forte concentration de lipoprotéine a peut rejoindre le diabète, l'hypertension artérielle ou le tabagisme, mieux connus, comme cause des maladies cardiovasculaires. Ce marqueur tardivement découvert - il a été identifié en 1963 et son dosage n'est accessible que depuis la fin des années 80 - est, lorsque sa concentration est trop élevée, associé à un risque accru d'infarctus du myocarde, de thrombose aortique, d'insuffisance cardiaque ou d'AVC, même si son rôle précis dans le risque de mortalité n'a pas été formellement établi et s'il est reconnu comme indépendant des autres facteurs de risque. 

Le taux de lipoprotéine a, une particule de LDL - la fonction des LDL, lipoprotéines de basse densité, est de transporter le cholestérol dans le sang et à travers le corps pour l'apporter aux cellules -, est déterminé génétiquement et n'est pratiquement pas modifiable. Une valeur élevée est reliée à risque de formation de plaques d'athéromes dans les vaisseaux sanguins d'où risque de maladie cardiovasculaire. Les concentrations sont fréquemment augmentées en cas d'insuffisance rénale chronique, de diabète, d'hypothyroïdie.

Un lien entre un niveau élevé de lipoprotéine a et le risque cardiovasculaire

De récents travaux présentés au congrès de l'American Heart Association confirment le lien entre un niveau trop élevé de lipoprotéine a et le risque cardiovasculaire et démontrent l'importance de baisser ce niveau pour aboutir à une diminution du risque.

“Nous avons établi à partir de l'examen de 18 000 cas une relation entre le niveau élevé de lipoprotéine a et le risque de mort par maladie cardiovasculaire, explique le Dr Benoit Arsenault, chercheur à la faculté de médecine de l'université Laval au Canada. L'objectif était de savoir si des inhibiteurs de la lipoprotéine a étaient ou non efficaces.”

“Nous voulions savoir si le fait d'abaisser ces niveaux de lipoprotéine a allait avoir un effet à long terme sur le risque de mortalité et la longévité”, ajoute Benoit Arsenault. Dans un premier temps, les chercheurs ont réalisé une étude d'association génétique pour observer le lien entre le niveau des lipoprotéines a liés à la génétique et l'âge de mortalité des parents dans une cohorte de plus d'un million de personnes. Ils ont obtenu une relation très étroite entre les variants génétiques qui augmentent le niveau de lipoprotéine a et le risque de mortalité des parents.

18 000 personne suivies 

Dans un deuxième temps, ils ont mesuré les niveaux de concentration plasmatique de lipoprotéine a chez plus de 18 000 personnes suivies durant plus de 20 ans. Là encore, ils ont observé une relation très importante entre les concentrations sanguines de lipoprotéine a et le risque de mortalité cardiovasculaire mais aussi de mortalité liée à d'autres causes.

“Cette étude démontre la nécessité de pouvoir abaisser les niveaux de lipoprotéine a pour diminuer le risque cardiovasculaire et prolonger l'espérance de vie”, précise le Dr Arsenault.