Michel-Edouard Leclerc va-t-il gagner sa bataille contre les pharmaciens ? Le monopole des officines est-il en train de vaciller ? Si, jusqu’à présent, ces sujets revenaient sur le devant de la scène au moment de campagnes médiatiques orchestrées par le géant de la distribution, cette fois, l’affaire paraît plus sérieuse. L’Autorité de la concurrence envisage la vente en grandes surfaces de produits d’automédication. « Le Doliprane en supermarché : est-ce pour demain ? », se demande Catherine Ducruet dans les Echos.
Si cette instance indépendante estime « qu’il faut explorer sérieusement cette piste », c’est qu’elle considère que la concurrence entre officines sur ces produits est insuffisante alors que leurs prix sont libres. A l’occasion d’une enquête réalisée à Paris et dans plusieurs grandes villes auprès de 177 officines, relève le journal, l’Autorité a mis en évidence des écarts de prix allant de 1 à 4. Une brèche dans le monopole permettrait « aux consommateurs de bénéficier de tarifs plus attractifs pour leurs achats de médicaments d’automédication », assurent ces experts de la concurrence. D’ailleurs, remarquent-ils, la libéralisation partielle a déjà permis à d’autres pays de l’Union européenne, comme l’Italie, de bénéficier de médicaments en moyenne 25 % moins chers. Jusqu’à présent, les pharmaciens ont bénéficié de l’appui des ministres de la Santé de droite comme de gauche, mais pourront-ils résister longtemps à cette vague du low-cost qui bouleverse la plupart des secteurs ?