Une étude réalisée au sein du Laboratoire de sommeil et d'apprentissage de l’université d’État du Michigan (MSU) montre qu'un manque de sommeil peut multiplier jusqu'à trois fois les erreurs d'inattention.
Publiée dans The Journal of Experimental Psychology : General, la recherche a porté sur 138 participants qui ont accepté que l’on évalue leur sommeil. Une partie d’entre eux (77) est restée éveillée pendant une nuit entière tandis que les autres (61) sont rentrés chez eux pour dormir.
Cette étude s'appuie sur des recherches antérieures menées par les scientifiques du sommeil de la MSU, afin de quantifier l'effet du manque de sommeil sur la capacité d'une personne à suivre une procédure et à maintenir son attention.
Une marge d'erreur de 30% après une nuit blanche
Avant la phase de sommeil ou de nuit blanche, tous les volontaires ont dû exécuter deux tâches cognitives spécifiques, faisant appel à la mémoire et à la concentration. Les participants ont ensuite répété les deux tâches le matin pour voir comment le manque de sommeil affectait leur performance.
Les résultats montrent que le taux d'erreur dans la réalisation de ces tâches était de 15% le soir, mais qu’il grimpait à environ 30% chez les personnes privées de sommeil, une fois qu'elles les effectuaient à nouveau le lendemain matin. En revanche, peu de différences ont été observées chez ceux qui ont pu bénéficier d’une nuit de sommeil normale.
“Nos résultats démystifient une théorie courante qui suggère que l'attention est la seule fonction cognitive affectée par le manque de sommeil. Certaines personnes privées de sommeil pourraient être capables de tenir le coup dans le cadre de tâches routinières, comme un médecin qui prend les signes vitaux d'un patient. Cependant, nos résultats suggèrent que la réalisation d'une activité qui nécessite de suivre plusieurs étapes, telle qu'une intervention médicale, est beaucoup plus risquée dans des conditions de privation de sommeil”, en déduisent les chercheurs.