La résistance aux antibiotiques, également appelée antibiorésistance représente un fléau de santé majeur. Chaque année en France, 125 000 infections et 5 500 décès y sont liés, selon des données de l’Inserm.
Ce phénomène, qui désigne la résistance de "super bactéries" aux médicaments antibiotiques administrés pour soigner de nombreuses infections, est lié à un usage trop systématique et massif de ces traitements.
Mais ces infections résistantes ne seraient pas les seuls effets négatifs de l'abus d'antibiotiques qui pourrait être en cause dans des maladies neurodégénératives.
Ainsi, afin de mesurer le taux d’incidence de l’exposition aux antibiotiques (en tenant compte de la durée) sur les risques de développer des symptômes de la maladie de Parkinson, une nouvelle étude parue dans Movement Disorders s’est focalisée sur tous les patients qui ont reçu un diagnostic de Parkinson en Finlande entre 1998 et 2014.
Des premiers signes 15 ans avant le diagnostic de Parkinson
Des renseignements relatifs aux achats individuels d'antibiotiques administrés par voie orale au cours des années 1993 à 2014 de ces patients ont été collectés dans le cadre de la recherche.
Au total, l’étude a recensé 13 976 cas de Parkinson et 40 697 personnes témoins non atteintes jumelées selon l'âge, le sexe et le lieu de résidence. Les associations les plus fortes ont été observées pour les antibiotiques à large spectre et ceux qui agissent contre les bactéries anaérobies et les champignons.
L'exposition aux antibiotiques a été examinée sur trois périodes différentes : 1-5, 5-10 et 10-15 ans avant la date de diagnostic, selon les données sur les achats d'antibiotiques oraux. L'exposition a été classée en fonction du nombre de médicaments achetés, la classe des antibiotiques selon leur structure chimique, leur spectre antimicrobien et leur mécanisme d'action.
"La structure des associations confirme l'hypothèse selon laquelle les effets sur le microbiote intestinal pourraient lier les antibiotiques à la maladie de Parkinson, mais d'autres études sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse", concluent les auteurs de l'étude.