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QUESTION D'ACTU

Pneumopathie interstitielle

Infection pulmonaire : attention à la literie en plumes

En Ecosse, un homme de 43 ans a développé une infection des poumons après avoir acheté de la literie en plumes. S'il n'avait pas été pris en charge à temps, il aurait pu contracter une fibrose pulmonaire irréversible. 

Infection pulmonaire : attention à la literie en plumes Ozgur Coskun/iStock




Si votre premier réflexe en cette période de froid est de vous réfugier sous une grosse couette moelleuse, prenez garde à la literie en plume. Dans un article paru dans le British Medical Journal, des médecins écossais relatent le cas d’un quarantenaire atteint d’une pneumopathie interstitielle (infection des poumons) causée par l’inhalation de poussières organiques venant des plumes de sa couette et de son oreiller.   

En novembre 2016, un patient non-fumeur âgé de 43 ans se rend chez son médecin généraliste disant souffrir de sensation de malaise, de fatigue et d’essoufflement depuis quelques temps. Quelques semaines plus tard, le mal s’aggrave, au point que l’homme arrête de travailler pendant quatorze jours.

Si des analyses sanguines ne révèlent rien d’anormal, l’essoufflement ne cesse de s’aggraver. “Deux mois après l'apparition des symptômes, j'étais incapable de rester debout ou de marcher pendant plus de quelques minutes à la fois sans avoir l'impression que j'allais m'évanouir. Monter me coucher était une activité de 30 minutes, car je ne pouvais monter que deux escaliers à la fois, puis je devais m'asseoir et me reposer. J'ai été autorisé à quitter mon travail et j'ai passé la plupart du temps endormi (jour et nuit)”, témoigne le patient dans l'article, aujourd’hui rétabli. 

Infection pulmonaire aiguë 

On lui prescrit alors une radio et des spécialistes interrogent le patient sur son mode de vie. Parmi de multiples informations sur son quotidien, l’homme révèle avoir récemment acheté une couette et un oreiller en plumes alors qu’il avait avant une literie synthétique.

Après analyse des résultats et de l’interrogatoire, les médecins lui diagnostiquent alors une pneumopathie interstitielle, une infection pulmonaire aiguë susceptible d'évoluer vers des maladies du poumon plus sérieuses. Suspicieux, ils lui recommandent de se séparer de sa nouvelle literie, sans doute à l’origine de son mal.

Le patient s’exécute et ses symptômes ainsi que sa capacité pulmonaire s’améliorent avant même qu’il ne commence le traitement à base de corticostéroïdes oraux qu’on lui avait prescrits. “Les stéroïdes prescrits après diagnostic ont eu un effet transformateur en 2 jours. En même temps, ayant supposé qu'une cause possible de l'allergie était la litière en plumes, je les ai remplacées par de la literie hypoallergénique. L'administration de stéroïdes s'est poursuivie pendant 12 mois, avec une réduction graduelle de la dose au fil du temps. Heureusement, j'ai réussi à les arrêter complètement. De nos jours, mon taux de saturation en oxygène est régulièrement de 97 à 98 %, ce qui est normal pour quelqu'un de mon âge, et je n'ai pas eu d'étourdissements depuis mon rétablissement. Cela ne m'affecte plus du tout maintenant et ma vie est à peu près la même qu'avant”, explique le patient. 

Risque de fibrose pulmonaire irréversible

“Ce cas renforce l'importance de prendre des antécédents méticuleux d'exposition et de poser des questions sur la literie domestique chez les patients souffrant d'essoufflement inexpliqué. La reconnaissance et l'arrêt rapide de l'exposition aux antigènes peuvent prévenir le développement d'une fibrose pulmonaire irréversible, concluent les spécialistes.  

La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une pathologie rare qui touche tout de même plus de 4 000 personnes tous les ans en France. Les symptômes principaux, la toux persistante et l’essoufflement, sont trompeurs puisqu’ils correspondent à de nombreuses autres pathologies. Malgré tout, d’autres signes peuvent alerter. En effet, les patients atteints de FPI souffrent de déformation des doigts et le manque d’oxygénation de leur organisme donne à leurs lèvres une teinte bleutée. Quant au bruit de la toux, il ressemble à celui d’une bande Velcro que l’on arrache.

Il est indispensable d’être bien à l’écoute de ces symptômes pour un diagnostic précoce, car des médicaments sur le long terme existent pour ralentir l’évolution de la maladie vers l’insuffisance respiratoire (potentiellement mortelle). Pour les poumons déjà durement atteints, les médecins recommandent une réhabilitation respiratoire ou de l’oxygénothérapie.

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