Ce sont des données encourageantes, mais insuffisantes.
Dans son dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), Santé publique France met en lumière l’augmentation de nombre de tests de dépistage du VIH pratiqués en France métropolitaine. L’an dernier, se sont 5,8 millions de tests qui ont été pratiqués en laboratoire, soit une hausse de 11% par rapport à 2013.
Dans le même temps, le taux de séropositivité tend à diminuer : 6 200 cas ont été découverts l’an dernier, soit une baisse de 7% par rapport à l’année 2017.
Un dépistage du VIH encore insuffisant
Des résultats prometteurs, que Santé publique France nuance. “La diminution du nombre de découvertes de séropositivité, couplée à une augmentation de l'activité de dépistage, peut refléter une diminution du nombre de personnes infectées non diagnostiquées et/ou une diminution de l'incidence (nouveaux cas, ndlr) depuis plusieurs années”, notent les auteurs du rapport.
Cependant, plus de la moitié de personnes séropositives n’avaient jamais été testées auparavant (près du tiers des homosexuels/HSH et la moitié des hétérosexuels). Un quart des découvertes de séropositivité l’an dernier étaient précoces, tandis que 29% l’ont été à un stade avancé de l’infection. Ce qui incite les auteurs à insister sur l’importance de faire encore progresser le dépistage en France métropolitaine.
En effet, selon les données recueillies par Santé Publique France auprès de répondants, neuf sur dix estiment que toute personnes devrait effectuer un test de dépistage au moins une fois dans sa vie. Mais, dans les faits, plus de la moitié des hommes et près d'un tiers des femmes n'ont jamais réalisé de test. Si cette absence de dépistage au cours de la vie reste plus fréquente chez les 55-75 ans (63 % sans différence entre hommes et femmes), elle concerne néanmoins 52% des hommes et 38% des femmes chez les 18-24 ans.
Succès de la prévention combinée
Le rapport de Santé publique France pointe aussi le succès de l’approche combinée “incluant ‘Test and Treat’ et la PrEP – traitement préventif pour le VIH avant un rapport sexuel –” dans la diminution des nouveaux diagnostics du VIH en France. Cette baisse a d’ailleurs également été observée dans d’autres pays européens depuis plusieurs années : l’Autriche, la Belgique, la Finlande, l’Allemagne, la Grèce, les Pays-Bas, le Portugal ou encore le Royaume-Uni.